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Pour un tribunal italien, il n’est pas choquant de traiter un rival politique de «nazi»

En Italie, la rhétorique est un art passionnant qui permet aux politiciens de donner plus de poids à un leur discours en comparant leurs rivaux à des nazis, et ce sans aucune conséquence, a signifié dans son verdict le tribunal de Turin.

Alors que Paolo Ferrero, leader du parti de la Refondation communiste, a taxé son homologue du parti nationaliste Ligue du Nord Matteo Salvini de «nazi» en mars 2015, ce dernier l’a attaqué en justice.

Après un an de débat judiciaire, le tribunal italien a pris le parti de Paolo Ferrero en déclarant que «dans l’ambiance de critique politique, les restrictions verbales prennent une élasticité particulière en raison du ton souvent surexcité et sévère qui caractérise la joute politique».

D’après le verdict, cette comparaison «paraît faire référence non pas aux actes criminels de xénophobie ou de génocide, mais plutôt aux premières mesures du mouvement [nazi], destinées à construire de faux ennemis et créer de la haine sociale».

En célébrant son acquittement, Paolo Ferrero n’a pas tardé à comparer de nouveau Matteo Salvini et son mouvement au parti d’Hitler, rapporte La Repubblica.

«Appeler les choses par leur nom est la première étape dans la lutte contre les idées qui, dans le passé, ont mené à la barbarie, vaincue par l’humanité avec l’effort déterminé des communistes», a-t-il souligné.