«Il y a dans cette résolution de l'Unesco des formulations malheureuses, maladroites, qui heurtent et qui auraient dû être incontestablement évitées, comme ce vote.» Voici une réponse de la part de Manuel Valls qui a dû donner satisfaction à Meyer Habib. Le député franco-israélien de l’UDI a interpellé le Premier ministre mercredi dans l’hémicycle. Il s’est indigné du vote français en faveur d’une résolution de l’Unesco.
A l'initiative de plusieurs pays arabes, le conseil exécutif de l'institution a adopté le 14 avril, avec la voix de la France, une décision sur la Palestine occupée visant à «sauvegarder le patrimoine culturel palestinien et le caractère distinctif de Jérusalem-Est».
Elle a été adoptée le mois dernier par 33 voix contre 6 et 17 abstentions. Au sein des pays qui ont voté pour, on compte donc la France mais également l’Espagne, la Slovénie, la Suède et la Russie. L'Estonie, l’Allemagne, la Lituanie, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne ou encore les Etats-Unis ont voté contre.
Un texte polémique
Cette résolution, qui condamne de fait l’occupation israélienne de sites palestiniens, a eu le don d’énerver les autorités de l’Etat hébreu. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a parlé de texte «absurde».
Du côté de l’Hexagone, le président du Conseil représentatif des juifs de France (CRIF), Roger Cukierman, s’est exprimé auprès de RT France : «Que la France ait voté une telle résolution est un pur scandale. J’ai écrit au président de la République pour protester. C’est une insulte pour les juifs français comme pour les juifs du monde. Ce n’est pas Israël qui est visé, ce sont les juifs dans leur religion et dans leur croyance et c’est une atteinte à la vérité historique.»
Manuel Valls a souhaité rassurer. «Je veux le redire devant vous avec force, avec conviction : la France en aucun cas hier, aujourd'hui ou demain, ne niera la présence et l'histoire juive à Jérusalem. Cela n'aurait aucun sens, c'est absurde de nier cette histoire», a-t-il déclaré.
Le locataire de Matignon a tenu à affirmer que la position de la France au regard du conflit israélo-palestinien n’avait pas bougé : «Cette résolution ne change rien dans la politique de la France.»
Ayrault et Valls en Israël
Ce litige, qualifié d'«incompréhension» par le président Hollande, intervient alors que la France tente de revenir en force sur le terrain diplomatique. Paris va organiser fin mai une réunion ministérielle internationale, sans présence israélienne ou palestinienne, qui pourrait, en cas de succès, déboucher sur un sommet international avec les deux parties avant la fin de l'année.
Les prochaines visites de Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls en Israël et dans les Territoires palestiniens s'inscrivent dans cette volonté. L'ex-Premier ministre s'y rendra samedi et dimanche tandis que son successeur lui emboîtera le pas du 21 au 24 mai.