International

La police de Manchester s'excuse pour le cri «Allahu Akbar» lors d'un exercice antiterroriste

Le chef de la police de Manchester s'est dit désolé que le crie «Allahu Akbar» ait été intégré à un exercice d'attentat suicide dans un centre commercial, le lien caricatural établi entre terrorisme et islam ayant choqué.

La police de Manchester a présenté ses excuses pour avoir mis en scène un islamiste proférant des paroles religieuses lors de l'exercice d'un attentat suicide dans le centre commercial de Trafford.

Le chef de la police Gary Shewan a ainsi répondu à la requète d'associations communautaires qui condamnaient ce qu'ils considèrent comme une stigmatisation des musulmans comme terroristes potentiels.

«Le scénario de cet exercice était basé sur une attaque suicide potentielle perpétrée par l'Etat islamique. Ainsi, les circonstances ont été reproduites afin que la simulation soit la plus réaliste possible pour tous les participants», a expliqué Gary Shewan.

Il a cependant rappelé que l'assimilation directe d'un attentat suicide avec l'islam était «inacceptable» et que les terrosites pouvaient appartenir «à n'importe quelle communauté». 

La simulation de l'attaque s'est déroulée lunsi soir, lorsqu'un homme vêtu de noir s'est présenté dans le hall d'entrée du centre commercial en criant «Allahu Akbar» (Dieu est grand) à la foule avant qu'une explosion (factice) ne le projette au sol.  

Immédiatement, les bénévoles présents pour l'exercice et portant lunettes de sécurité et casques anti-bruit se sont mis à courir, simulant une panique complète. 

Près de 800 personnes ont participé à l'exercice qui devait montrer la capacité de réaction des forces de l'ordre britannique en cas d'attaque suicide. Les participants étaient grimés et maquillés de façon à ce que l'exercice soit le plus réaliste possible. Certains d'entre eux criaient en appelant à l'aide.

La mise en scène avait pour but la simulation d'un attentat suicide du même genre que ceux survenus à Bruxelles le 22 mars dernier lorsque plusieurs kamikazes se sont fait exploser dans le métro et à l'aéroport de la capitale belge.

En France aussi, la gendarmerie déjà accusée de stigmatisation lors d'exercices

En octobre 2014, Le petit journal qui assistait à un déplacement de Bernard Cazeneuve au Centre national d'entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) en Dordogne, avait révélé que durant un exercice simulant une émeute, certains membres forces de l'ordre en charge de jouer les fauteurs de troubles avaient scandé «1,2,3 viva l'Algérie», crie des supporters algériens lors de matchs de football.

Le reportage n'avait pas laissé indifférent la gendarmerie nationale et la direction générale avait réclamé l'ouverture d'une enquête interne sur l'affaire.