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L’Indonésie a exécuté huit condamnés à mort, Atlaoui attend toujours d’être fixé sur son sort

Sept étrangers et un indonésien condamnés à mort pour trafic de drogue ont été fusillés dans la nuit de mardi à mercredi en Indonésie. Les autorités sont restées insensibles aux appels venus du monde entier pour surseoir à l’exécution de ces peines.

L’Indonésie a officiellement confirmé l’exécution de huit condamnés à la peine capitale peu après minuit le 29 avril, sur l'île isolée de Nusakambangan. Deux Australiens, un Brésilien, quatre Nigérians et un Indonésien ont ainsi été fusillés par un peloton de tireurs.

L’exécution de la neuvième condamnée d’origine philippine, Mary Jane Veloso, mère de deux jeunes enfants, a quant à elle été reportée au dernier moment, a annoncé le porte-parole du procureur général. La condamnée, qui a affirmé à plusieurs reprises avoir été victime d’un réseau international de trafiquants de drogue, a été épargnée parce que la personne qui l’aurait recrutée se serait rendue à la police. L’enquête sur son cas se poursuit.

L’intransigeance de la justice indonésienne face aux nombreux appels à la clémence de la communauté internationale a suscité une forte réprobation, en Australie et au Brésil en particulier. Les deux pays dénoncent la décision du président Joko Widodo d’intensifier le rythme des exécutions après un moratoire de cinq ans sur la peine capitale. Le Premier ministre australien Tony Abbot a qualifié l’exécution de deux de ses ressortissants d’acte «cruel et inutile» ; le gouvernement brésilien a, pour sa part, été «choqué» par le comportement de l’Indonésie. Les Nations unies ont rejoint le mouvement de contestation en demandant à Djakarta d’instaurer un nouveau moratoire sur la peine du mort.

Cependant, le procureur général d’Indonésie Muhammad Prasetyo a justifié les exécutions en notant que l’Indonésie devait faire face à une «guerre contre les horribles crimes liés à la drogue, qui menacent la survie de la nation». Le président indonésien Joko Widodo est resté lui aussi intransigeant face à la pression internationale, estimant que son pays avait besoin d’une «thérapie de choc» face à ce problème important. Chaque année, la drogue tue des milliers d’Indonésiens.

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Quant au cas de Serge Atlaoui, ce Français de 51 ans également condamné à la peine de mort, son nom a été retiré de la liste des exécutions imminentes en raison d’un recours déposé devant la justice. Néanmoins, en cas de rejet de la procédure, il sera exécuté dans les plus brefs délais, a fait savoir le porte-parole du parquet général indonésien.

La situation de Serge Atlaoui «reste très préoccupante», a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué publié mardi soir. «Les autorités françaises demeurent totalement mobilisées en faveur de Serge Atlaoui», tout en étant «solidaires avec les pays des ressortissants» étrangers exécutés, explique le document.