Les policiers de Baltimore ont eu recours aux fumigènes et au gaz au poivre pour disperser les manifestants qui étaient restés dans les rues malgré le couvre-feu décrété par les autorités entre 22 heures et 5 heures du matin. Les forces de l’ordre affirment avoir utilisé leurs bombes au poivre «face à une foule agressive».
Les conditions du cessez-le-feu sont plus drastiques pour les jeunes qui constituent 21% de la population de la ville. D’après le tweet d’Eric Costello, conseiller de la ville de Baltimore, «le couvre-feu pour les jeunes est essentiellement 24 heures sur 24».
Ce couvre-feu restera en vigueur jusqu’au 4 mai.
Des critiques mettent en question l’efficacité des couvre-feux pour faire cesser émeutes et violences. Des défenseurs des droits de l’homme estiment qu’il existe peu de recherches juridiques sur l’influence des couvre-feux d’urgence, surtout au sein des communautés de couleur pauvres.
«A Ferguson, la violence s’est intensifiée après que les membres de la communauté ont été soumis à l’état d’urgence. Les couvre-feux augmentent la tension et continuent de créer une ambiance où les membres d’une communauté sentent qu’ils ne peuvent pas faire confiance à la police ni se sentir en sécurité», estime Jamira Burley, une militante sur les questions de justice pénale et de violence armée pour Amnesty International.
«Oppresser davantage les opprimés n’est pas une réponse à l’injustice à Baltimore. Un couvre-feu n’y arrivera pas. Jusqu’à ce qu’il ait de la transparence et qu’il n’y ait pas deux systèmes judiciaires aux Etats-Unis, il n’y aurait pas de paix», déplore le porte-parole des Avocats noirs, Hassane Muhammad.