La police a rappelé qu'«un célèbre réalisateur et producteur de cinéma porno espagnol» avait été arrêté «le 25 avril». Selon la presse, il s'agit d'Ignacio Allende Fernandez – alias Torbe – placé en détention provisoire dans le cadre d'une enquête pour abus sexuels sur mineures, diffusion de pornographie infantile et traite d'être humains.
Selon le communiqué, l'enquête avait débuté après la plainte d'une mineure disant avoir été recrutée dans un célèbre bar de Madrid pour jouer comme actrice dans des vidéos porno. «Si elle avait accepté au départ, elle avait ensuite refusé mais avait été contrainte [...] d'enregistrer certaines scènes après consommation de stupéfiants», a assuré la police.
Après l'arrestation du producteur, les enquêteurs ont découvert dans le serveur central d'une de ses entreprises «différentes vidéos pornographiques dont la protagoniste était mineure», selon le communiqué.
La police a annoncé avoir également arrêté, lors de l'opération d'avril, un Ukrainien «en lien avec un réseau international qui aurait fait venir des Ukrainiennes pour qu'elles tournent des scènes porno souvent contre leur gré».
«Ils recrutaient des filles qui avaient des problèmes économiques dans leur pays, leur fournissaient les papiers pour entrer en Espagne et une fois qu'elles y étaient, les logeaient, en les gardant enfermées, parfois dans le bureau où avaient lieu les tournages», a résumé la police.
«Beaucoup d'entre elles n'avaient pas idée de l'activité qu'elles allaient réaliser ni de la dureté des pratiques auxquelles elles seraient soumises», rapporte la même source.
Le producteur Torbe était suffisamment célèbre pour que des médias espagnols lui consacrent de longues interviews, vantant son parcours de self made man qui s'était promis de coucher avec «plein de filles et de devenir millionnaire» et qui a contribué à «professionnaliser le porno amateur».
Dans un entretien à El Confidencial, en 2014, il avait assuré avoir eu beaucoup de problèmes, à ses débuts, pour trouver des filles disposées à tourner dans ses films. «Maintenant, ce sont elles qui viennent vers moi», se vantait-il, décrivant la crise comme «une opportunité» parce que «plus de filles que jamais se présentaient» et qu'il avait pu «beaucoup faire baisser les coûts».