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Un banquier suisse arreté pour trafic de médicaments contre le VIH destinés à l'Afrique

Pour la somme de près d'1million d'euros, un ancien banquier suisse a revendu illégalement et au prix fort à des clients en Europe, des médicaments anti-VIH destinés aux populations pauvres d'Afrique australe, selon une information des autorités.

L'homme d'affaires, aujourd'hui âgé de 70 ans, a explosé ses bénéfices en abusant d'un système conçu pour que des patients atteints du VIH puissent accéder à la thérapie antirétrovirale à un prix abordable.

Ce système mis en place par les Nations Unies et appelé Accelarating Access Initiative, somme les compagnies pharmaceutiques de mettre à disposition des pays pauvres une partie de la production de traitement antirétroviraux à des prix bien inférieurs à ceux pratiqués en Europe ou aux Etats-Unis. Mais l'homme d'affaires, qui vit à Zurich y a vu un moyen de se remplir les poches.

Travaillant avec un complice basé en Afrique du Sud, qui se décrit comme un grossiste en médicaments, l'homme, surnommé M.K par le magazine suisse Beobachter a importé en Europe de précieux médicaments pour pas cher, avant de les revendre plusieurs fois son prix.

Pour s'assurer que le médicament passe les controles du marché allemand, l'emballage d'origine, écrit en anglais et destiné à l'Afrique du Sud, a été remplacé par un emballage en allemand destiné à la Namibie. Une fois arrivé sur place, le produit était expédié directement à Bruxelles.

Les paiements ont été effectués par l'intermédiaire de trois sociétés basées au Panama, ce qui a permis aux enquêteurs de remonter la trace de l'homme d'affaires sans scrupules qui entre temps, a réussi à amasser plus de 900 000 euros de cette transaction morbide.

La magouille a pris fin lorsqu'un client vivant en Allemagne s'est plaint aux autorités après avoir découvert que le médicament qu'il prenait contre le VIH était falsifié. Des cas similaires ont ensuite été révélés.

Une enquête menée par l'agence pharmaceutique suisse Swissmedic a finalement confisqué tous les gains financiers de M.K.

L'homme, qui continue de clâmer son innocence, affirmant être la «victime» dans cette histoire, devra verser une amende de 8500 francs suisses (7700 euros) en plus de ses frais de justice.

Son complice a lui été condamné à une amende de 5200 francs suisses (4700 euros) par les autorités sud-africaines et a depuis été licencié par son entreprise, a annoncé le Beobachter.