International

De nombreux représentants républicains refusent de soutenir Trump malgré les appels à l’unité

Entre le président de la Chambre des représentants Paul Ryan, les anciens candidats Mitt Romney et John McCain et les ex-présidents Bush qui refusent de soutenir Trump, il semble que l’appel à l’unité du parti républicain ne soit pas entendu.

Chef de file des anti-Trump, le sénateur républicain du Nebraska, Ben Sasse, a publié sur Facebook une lettre ouverte, mercredi 4 mai, à l'attention de tous ceux qui s’opposent à l’homme d’affaires Donald Trump et la démocrate Hillary Clinton.

«Avec Clinton et Trump, la question est déjà réglée. Face, ils gagnent, pile, tu perds, explique Sasse, Pourquoi sommes-nous limités à ces deux terribles options ? C’est l’Amérique. Si les deux choix sentent mauvais, nous les refusons et visons plus haut. C’est ce que nous faisons. Rappelez-vous : nos pères fondateurs ne voulaient pas de partis retranchés. Alors pourquoi devons-nous nous résigner à ce choix terrible ?»

Le matin du vendredi 6 mai, la publication avait déjà reçu plus de 16 000 «likes», avait été partagée 14 000 fois et avait suscité environ 5 000 commentaires. Sans offrir une troisième option, le texte imagine un candidat pouvant susciter un consensus et qui ferait campagne pour une «stratégie de sécurité nationale à l’ère du cyber terrorisme et du djihad», ainsi que pour une «réforme pour une budgétisation honnête» et pour «stimuler les Etats et les gouvernements locaux» à réformer l’éducation et cibler «les politiciens de carrière» avec des réformes électorales.

Donald Trump ayant abordé toutes ces questions dans sa campagne, il semble que le mouvement anti-Trump soit essentiellement concerné par la voix qui les exprime.

«J’espère soutenir notre candidat», a fait savoir à CNN le président de la Chambre des représentants des Etats-Unis Paul Ryan du Wisconsin jeudi. «J’espère soutenir la candidature [de Trump] pleinement et je veux le faire mais aujourd’hui, je dois te dire Jake, en étant franc avec toi, que pour l’heure, ça n’est pas le cas», a-t-il confié.

La réponse de Trump ne s’est pas faite attendre. «Je ne suis pas prêt à soutenir l’agenda du président Ryan. Il est probable qu’à l’avenir nous pourrons travailler ensemble et arriver à s’accorder sur ce qui est le mieux pour les Américains. Ils ont été mal traités depuis longtemps et il est temps que les hommes politiques leur donne la priorité», a rétorqué le milliardaire.

Paul Ryan était candidat à la vice-présidence en 2012 et se trouve actuellement troisième en ligne de succession à la présidence mais il est loin d'être la figure politique la plus éminente refusant de soutenir Trump. Alors que certains républicains demandent à Trump de se modérer, d'autres sont plus catégoriques dans leurs convictions anti-Trump.

Deux anciens présidents du parti républicain, George H.W. Bush et son fils George W. Bush, ont refusé d’afficher leur soutien Trump, tandis que les candidats présidentiels les plus récents Mitt Romney et John McCain, le sénateur de l’Arizona ne se rendront pas à la convention nationale du parti à Cleveland en juillet.

Changement de ton

Pourtant, le milliardaire n’a pas seulement soutenu Romney et McCain dans leurs courses à la Maison Blanche mais avait aussi contribué au financement de leur campagne au maximum de la limite autorisée.

«Donald Trump a fait preuve d’une capacité extraordinaire pour comprendre notre économie de marché et pour créer des emplois pour les Américains», avait expliqué Mitt Romney en 2012 à la Trump International Hotel and Tower après avoir reçu le soutien du businessman. Ce qui ne l’a pas empêché de dire exactement l’inverse il y a peu, en mars 2016, qualifiant Donald Trump de businessman raté et d’«imposture».

Mitt Romney n’a pas été le seul à revenir sur ses paroles. En septembre dernier John McCain avait indiqué qu’il soutiendrait le candidat républicain, quel qu’il soit et l’avait réaffirmé en janvier. «S'il s'agit du verdict du parti républicain et de la majorité des Américains, alors je ferai tout pour aider le président, que ce soit Trump ou quelqu'un d'autre, parce que nous sommes en état de crise comme on n’en a pas connue», avait-il assuré.

Cependant, comme le révèle un enregistrement audio obtenu par le journal Politico, lors d’une rencontre privée dans le cadre d’une levée de fonds, John McCain a pu signaler l’importance de la population hispanique dans l’Etat dont il est sénateur, insistant sur le fait que les médias hispaniques étaient anti-Trump, ce qui rendait sa propre réélection, en novembre, plus difficile si Donald Trump l’emportait.