Jeudi, de nouveaux secteurs entiers de la ville de Fort McMurray, dans l’ouest du Canada, ont été réduits en cendre.
Les quelques 100 000 habitants de l’agglomération ont été évacués ces derniers jours et la Première ministre de la province d’Alberta a d’ores et déjà prévenu que leur retour à la maison n’aurait pas lieu avant longtemps. «Malheureusement, nous savons que ce ne sera pas une question de jours», a-t-elle déclaré en conférence de presse.
Mais tous ne sont pas pour autant en sécurité. En effet, 8 000 d’entre eux, réfugiés au nord de Fort McMurray, se voient désormais menacés par des feux de forêt qui avancent dans leur direction, les encerclant de toute part. Un pont aérien mis en place jeudi devrait permettre de les évacuer à nouveau.
Sur place, la situation reste incontrôlable et le directeur du service de lutte contre les incendies dans l’Alberta, Chad Morisson, a prévenu qu’il s’attendait «à ce que le feu continue à prendre de l'ampleur dans les prochains jours».
Au sud de la ville, où le feu s’est répandu en raison du vent, trois autres municipalités ont été évacuées en urgence.
Dans toute la province, on dénombre désormais 49 foyers d’incendie actifs, dont sept sont hors de tout contrôle. Plus d’un millier de pompiers ont été déployés pour combattre les flammes, assistés par 22 avions Canadairs et 145 hélicoptères, ont rapporté les autorités.
L'économie pétrolière du Canada en grand danger
Au-delà de l'aspect humain et environnemental, il s'agit également d'un désastre pour l'économie de la région, au cœur de la production de pétrole canadien.
Les sites pétroliers ont ainsi été fermés suite à l'incendie et leurs employés évacués. Cette réduction de la production a eu un impact immédiat sur le marché, où le cours de l'or noir est en hausse depuis deux jours.
Toutefois, l’analyste Paul Crovo, qui travaille pour la société de conseil financier américaine PNC Capital Advisors, explique au magazine économique Bloomberg qu’«il s’agit plutôt d’un résultat à court terme».
«Vous obtenez ce bond initial (…) mais lorsque ces feux se seront dissipés et que les travailleurs pétrolier retourneront dans les infrastructures, cela ne devrait pas avoir d’implication à long terme», assure-t-il.