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Copenhague : une exposition avec des «martyrs» de Bruxelles et de Paris fait polémique

Les frères Ibrahim et Khalid el-Bakraoui qui ont fait exploser des bombes à Bruxelles le 22 mars dernier et Foued Mohamed-Aggad qui a pris d'assaut le Bataclan le 14 novembre à Paris seront représentés dans un exposition dans la capitale danoise.

A l'initiative d'un collectif d'artistes danois, The Other Eye of The Tiger, l'exposition doit se tenir du 26 mai au 10 juin 2016 dans un ancien abattoir d'un quartier branché de Copenhague, Kodbyens. Elle s'inspire du musée des Martyrs de Téhéran. L'installation utilisera des images de «martyrs» et mettra en scène des répliques d'objets leur ayant appartenu, accompagnées d'une plaque qui décrira leur parcours.

Diego Gugliotta, un membre du parti de gauche Venstre, à l'heure actuelle au pouvoir, a dénoncé ce lundi 2 mai un événement qui «encourage[rait] le terrorisme». L'exposition, qui décrit les terroristes internationaux comme des héros, pourrait pousser certaines personnes à «franchir la ligne rouge et à se joindre à une organisation terroriste», a-t-il écrit sur Facebook.

Tout le monde est «le héros de [sa] propre histoire»

L'évocation de ces djihadistes doit être accompagnée de celles de personnages historiques considérés comme mort pour leur cause, comme Jeanne d'Arc ou Socrate. «Un guide parlera de Foued Mohamed-Aggad et des événements au Bataclan, dans une pièce qui sera remplie de son et de lumière», a expliqué l'artiste membre de ce collectif Ida Grarup Nielsen, rapporte le Guardian.

Les frères el-Bakraoui ne seront pas évoqués dans la visite guidée, mais des photos d'eux et des répliques de leurs biens vont être affichées, y compris un gant de cuir noir qui aurait été porté par Ibrahim el-Bakraoui pour cacher un détonateur de bombe. «Le but de notre exposition est vraiment de décrire l'expression "martyr" sous autant d'angles différents que possible et à travers l'histoire», a déclaré Ida Grarup Nielsen. Tout le monde est «le héros de [sa] propre histoire», at-elle ajouté.

Au même endroit, une autre exposition en 2012 avait également suscité la controverse. L'artiste Christian Lollike avait mis en scène une pièce de théâtre basée sur le manifeste du norvégien Anders Behring Breivik qui avait tué 77 personnes en 2011.

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