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Le Burundi en proie à ses vieux démons

Une manifestation d’opposants au président Pierre Nkurunziza a été dispersée aujourd’hui par la police antiémeutes dans la capitale Bujumbura. Des milliers de personnes protestaient contre la candidature du président sortant à un 3ème mandat.

Ce matin, le militant des droits de l’homme Pierre Claver Mbonimpa a été arrêté. Président de l’Association burundaise de protection des droits humains et des personnes détenues, il est également membre de la coalition d’opposition «Halte à un troisième mandat». Il avait en outre appelé à manifester aujourd’hui.

La veille, deux manifestants de 25 et de 18 ans avaient été tués par balles dans des affrontements avec la police. Le maire de Bujumbra a annoncé l’arrestation de 200 personnes. Les émissions à destination de la province de trois radios diffusant des informations sur l’évolution de la contestation dans la capitale ont été interrompues. Dans la nuit de dimanche à lundi, l’armée a même été déployée à Bujumbura pour s’interposer entre les manifestants et les forces anti-émeutes.

Le 25 avril, un congrès du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a désigné Pierre Nkurunziza, qui dirige le pays depuis 2005, comme candidat à l’élection présidentielle du 26 juin. L’opposition estime que cette candidature pour un 3ème mandat est inconstitutionnelle car contraire aux accords d’Arusha, au même titre que la distribution d’armes «à une partie de la population contre une autre», selon les paroles de Léonce Ngendakumana, de la coalition ADC-Bikiri.

En images : manifestation d’opposants au président Pierre Nkurunziza au Burundi

Selon le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU, le chiffre de 17 000 Burundais refugiés au Rwanda a été franchi ces deux derniers jours en raison du climat de violence qui s’est ravivé dans le pays. Les accords de paix d’Arusha invoqués par l’opposition avaient permis de trouver une issue à la guerre civile qui avait ensanglanté l’ancienne colonie belge des Grands Lacs entre 1993 et 2006.