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Voulez-vous louer un logement au Danemark ? Prenez un nom occidental !

Selon les données du Conseil national des appels sociaux (Ankestyrelsen), les personnes qui cherchent à louer un logement avec un nom non-danois doivent faire 27% de demandes en plus pour obtenir une réponse positive que quelqu’un avec un nom danois.

Le Conseil national des appels sociaux a publié une étude «L’extension de la discrimination des Danois non-ethniques» où on a révélé que les résidents avec des noms à consonance «exotique» avaient des problèmes lorsqu’il cherchaient un logement au Danemark.

Le ministre des Affaires sociales Manu Sareen a déclaré que les résultats de l’étude étaient «absolument inadmissibles». «Je trouve que c’est extrêmement triste. En particulier parce que des gens avec des noms différentes habitent au Danemark depuis de longues années», a souligné le ministre.

L’étudiant et activiste Tarek Zaid Hussein qui habite Copenhague a déclaré sur RT qu’il était extrêmement difficile de trouver un logement au Danemark lorsqu’on est immigré. Pendant des mois, personne n’a accepté de lui louer un appartement à cause de son nom.

«A bien des égards, il y a encore une discrimination systémique au Danemark. Ma propre histoire en est un bel exemple. Il y une année, j’allais déménager à Copenhague et je me suis mis à chercher un appartement. Cela m’a pris des mois, des mois et des mois et je n’ai obtenu aucune réponse», a expliqué l’étudiant.

Et puis, il s’est décidé à changer son nom pour lui donner une sonorité plus occidentale. C’est là qu’il a pu observer un changement radical. Du jour au lendemain, ou presque, il s’est mis à recevoir plusieurs réponses positives.

«Alors, j’ai décidé de changer de nom, je me faisait appeler Thomas ou Peter. Et soudain on m’a proposé plusieurs appartements. Tout à coup, des gens qui avaient refusé de me louer leur appartement m’ont même dit oui», déplore Tarek Zaid Hussein.

Manu Sareen a reconnu que les résultats de l’étude du Conseil national des appels sociaux indiquaient qu’il existait bel et bien un nette discrimination de la part des propriétaires et des agents immobiliers.

«La situation est fâcheuse parce que beaucoup de Danois non-ethniques travaillent comme des enseignants ou des ingénieurs et ils apportent aussi une contribution à la société, comme vous et moi. Nous savons tous, d’après nos indicateurs d’intégration nationale, qu’un Danois non ethnique sur deux a fait l’objet de discriminations», a déclaré le ministre danois des Affaires sociales.

L’étudiant et activiste Tarek Zaid Hussein souligne que ce sont les jeunes qui connaissent aujourd’hui la discrimination la plus importante.

«En fin de compte, le gouvernement danois et l’Etat danois en général, ont intérêt à ce que tous bénéficient des mêmes droits, quelle que soit leur origine ethnique ou leur environnement religieux. Si des jeunes gens comme moi issus de l’immigration… sont discriminés, en fin de compte, ils se sentent mis à l’écart et ils n’ont pas l’impression de pouvoir s’identifier à la société danoise», a expliqué Tarek Zaid Hussein, qui préfèrerait les actions concrètes aux belles paroles du gouvernement danois.

A son avis, il faut faire quelque chose pour éviter des problèmes dans l’avenir. «Il est très important, autant d’un point de vue sociétal que pour le gouvernement danois, de s’assurer que nous résolvions cette question parce qu’il est certain que cela nous évitera un nombre considérable de problèmes dans le futur», a conclu l’intéressé.