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Irak : des milliers de manifestants ont envahi samedi la Zone verte à Bagdad

Certains manifestants ont commencé à saccager le Parlement irakien après le rejet par les députés d'un nouveau gouvernement, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les manifestants en colère se sont introduits en début d'après-midi dans cette zone sous haute sécurité où se concentrent de nombreuses institutions du pays, avant de pénétrer à l'intérieur du Parlement.

Certains manifestants ont saccagé une partie du bâtiment tandis que d'autres leur criaient d'agir «pacifiquement» et tentaient de limiter les destructions.

Les manifestants ont placé des barbelés sur une route menant à l'une des sorties de la Zone verte, empêchant certains parlementaires de s'enfuir. Plusieurs véhicules ont été pris pour cible et endommagés.

La manifestation qui se déroulait depuis la matinée à l'extérieur de la Zone verte a dégénéré après un nouvel échec des parlementaires à approuver un nouveau gouvernement de technocrates proposé par le Premier ministre Haider al-Abadi.

L'agitation a débuté quelques minutes après une conférence de presse de l'influent chef chiite Moqtada Sadr dans la ville sainte chiite de Najaf. Il a condamné l'impasse politique sans toutefois ordonner à ses partisans d'entrer dans la Zone verte.

«Vous ne restez pas ici! Ceci est votre dernier jour dans la Zone verte», a crié un manifestant à des parlementaires.

Les forces de sécurité irakiennes ont tiré du gaz lacrymogènes et des balles en l'air en essayant d'arrêter les manifestants, tandis que les troupes du SWAT et les forces de la garde présidentielle ont tenté d'empêcher les manifestants de franchir un pont près de l'enceinte de l'ambassade des Etats-Unis, selon Reuters.

Située dans le centre de Bagdad, la Zone verte abrite, outre le Parlement, le palais présidentiel et les bureaux du Premier ministre, ainsi que plusieurs ambassades dont celle des Etats-Unis.

Haider al-Abadi tente depuis plusieurs semaines de faire approuver par le Parlement un nouveau gouvernement composé de technocrates qui pourra, selon lui, mener de manière plus efficace des réformes cruciales pour lutter contre la corruption.

Mais un certain nombre de partis et de politiciens redoutent la disparition de l'attribution des ministères sur une base politique qui leur assurait de nombreux avantages.

Les Etats-Unis craignent que cette crise politique qui perdure «ne détourne» les autorités de la lutte contre l'Etat islamique «qui constitue la véritable menace» pour les Irakiens, selon un haut responsable américain.

L'EI contrôle encore de vastes pans du territoire dont la deuxième ville du pays Mossoul malgré l'avancée des forces irakiennes appuyées par la coalition internationale menée par les Etats-Unis.