Après les révélations sur ses «dîners élégants», ou plutôt «bunga-bunga», et au vu de leur tournure libertine présumée, l'ancien chef du gouvernement italien, âgé aujourd'hui de 79 ans, a été définitivement blanchi l'année dernière des accusations de prostitution de mineure et d'abus de pouvoir.
Mais les incohérences relevées lors de cette procédure dans les témoignages de Karima El-Mahroug, dite «Ruby la voleuse de coeur», et d'autres habituées, ont poussé le parquet de Milan à ouvrir une enquête, qui a révélé qu'une pluie de cadeaux en tous genres s'était abattue sur ces jeunes femmes.
Depuis que l'affaire a éclaté, celui qu'on surnomme Il Cavaliere est soupçonné de leur avoir donné dix millions d'euros, dont sept millions pour la seule Ruby : argent liquide, cadeaux, voitures, mise à disposition de logements, paiement de factures, de frais médicaux...
Au total, 34 personnes, dont 21 jeunes femmes, sont soupçonnées, à des degrés divers, de corruption et de faux témoignage.
Mais le 29 avril, la juge Anna Laura Marchiondelli a estimé que chaque accusation devait être jugée dans la ville du premier acte de corruption soupçonné.
Le tribunal de Milan garde la main sur l'essentiel de l'affaire, mais certains des prévenus seront jugés à Monza (près de Milan), Pescara (sur la côte adriatique), Rome, Sienne (en Toscane), Trévise (près de Venise) et Turin (nord-ouest).
Silvio Berlusconi lui-même sera mis en cause devant chacun des tribunaux, ce qui a poussé son avocat à plaisanter sur la nécessité pour son cabinet d'«engager de nouvaux avocats», lui-même se trouvant «un peu vieux pour sillonner toute l'Italie».
Grand habitué des tribunaux, Silvio Berlusconi n'a été condamné en dernier ressort qu'en 2013, dans une affaire de fraude fiscale.