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Famille américaine évacuée du Yémen : nous avons eu beaucoup de chance avec la Russie

Des Américains abandonnés par leur gouvernement au milieu de la guerre au Yémen entre les Houthis et les sunnites ont été secourus par des avions russes. Une famille de dix personnes a donné une interview à RT pour exprimer sa reconnaissance.

C’était trop dangereux pour eux de tenter de s’échapper par eux-mêmes, un Américain a dit à RT  quand il a retrouvé sa famille saine et sauve à l’aéroport international John F. Kennedy de New York, loin des événements effrayants du Yémen.

«J’ai eu beaucoup de chance avec la Russie. J’ai envoyé une demande et ils m’ont contacté au bout de trois heures, disant qu’ils fourniraient un avion», a confié à RT Khaled Alamari au terminal d’arrivée. Il a décrit les souffrances auxquelles ses enfants ont fait face, la peur des bombardements, les combats permanents... Une de ses filles a perdu presque la moitié de son poids corporel, a-t-il ajouté.

Tandis que le Département d’Etat américain prétend avoir envoyé des directives aux citoyens américains restés au centre du conflit sur les différents moyens existants de quitter le pays en guerre, les Américains évacués par la Russie font savoir qu’ils n’ont pas entendu un mot.

Entretemps, la porte-parole du département d'Etat Marie Harf dit qu'un système d'aide en ligne a été mis en place et conseille aux citoyens bloqués de rester en contact et envoyer des nouvelles et des messages textes.

Les parents de Khaled Alamari sont parmi les 1 700 ressortissants étrangers déjà évacués dans neuf vols différents. Sa famille était censée revenir au pays avant le début des hostilités. Mais tous les vols ont été annulés, ce qui a poussé Alamari à contacter le Département d’Etat.

«Si vous partez, c’est à votre propre risque. Si vous restez, c’est aussi à votre propre risque», a-t-il déclaré en citant la réponse du département d'Etat. «Et c’est le pays le plus puissant du monde… ».

Le père d’Alamari dit qu’il a été retenu par des responsables internationaux dans l’aéroport à cinq occasions différentes. «Chaque jour, nous essayions de partir. Il y avait des combats. Les gens mourraient dans les rues».

Un autre étranger bloqué qui a parlé à RT au téléphone se dirigeait vers l’aéroport quand un bombardement a rasé la route devant lui, détruisant le seul accès routier restant à la capitale Sanaa. Plusieurs autres automobilistes ont péri dans les explosions.

«La bombe est tombée sur la route entre Ibb et Sana… Pile sur la sortie vers Sanaa. Maintenant, je suis coincé», a dit Talal Hameed en ajoutant qu’ils «n’ont été contactés par aucun responsable ni organisation américaine. J’ai été contacté seulement par RT et par d’autres citoyens américains».

Le ministère russe des Affaires étrangères dit que les opérations d’évacuation peuvent continuer si nécessaire. Même après l’évacuation de plusieurs centaines de ressortissants étrangers, un grand nombre reste bloqué.

Mercredi, 20 Américains à bord d’un avion d’évacuation russe ont dit à RT qu’ils ont été abandonnés à leur sort et qu’ils ont dû solliciter l’aide d’organisations privées et de gouvernements étrangers pour fuir le pays.

Entretemps, les personnes bloquées au Yémen ont envoyé à RT des messages qui révélent l’étendue de leur désespoir. Personne n’a rien mentionné du système d’aide en ligne évoqué par Marie Harf.

La fumée grise due aux derniers bombardements de la coalition arabe continue à s’élever dans les cieux yéménites. Pendant ce temps, l’opération «Restaurer l'Espoir» est en cours, avec pour but d’établir un dialogue entre les partisans du président en exil et les rebelles houthis sur la mise en place d’un dispositif anti-terroriste transversal.

Le 21 avril, la coalition arabe emmenée par l’Arabie saoudite a annoncé qu’elle mettait fin l’opération «Tempête décisive» qui, selon les estimations de l’ONU, a coûté la vie à plus de 550 civils.