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La présidente de l'AfD invitée d'un parti nationaliste suisse sous protection policière

L'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) s'est réunie le 23 avril en présence de la présidente du parti populiste allemand (AfD), Frauke Petry, qui a vanté les mérites de la démocratie directe suisse.

Près de 800 délégués de ce parti se sont finalement réunis à Interlaken dans le centre du pays. Initialement prévue à Berne, la capitale, cette réunion a été interdite par les autorités de la ville qui redoutaient la venue de manifestants d'extrême gauche.

«[L'extrême-gauche] est aujourd'hui du côté de l'oppresseur», a déclaré le président du parti, Lukas Reimann, en ouverture de la réunion, rapporte la Tribune de Genève. L'AfD subit également le phénomène en Allemagne, n'a pas manqué d'ajouter Frauke Petry. Mais en dépit de la menace et d'une forte présence policière, aucun incident n'a été signalé le 23 avril.

«Tous ces gens sont des larbins de gauchistes»

Après cette interdiction, l'ASIN a dû trouver en quelques semaines, et non sans difficultés, un nouvel endroit pour convoquer cette assemblée. «Tous ces gens sont des larbins dse gauchistes et des terroristes d'opinion», rapporte Lukas Reimann. Elle s'est poursuivie par une action symbolique : des membres de l'ASIN ont porté «en terre» un cercueil noir symbolisant la liberté d'opinion.

«L'ASIN ne s'est pas aplatie devant les menaces de la gauche. Mais c'est la gauche qui a capitulé, surtout le gouvernement de gauche de la ville de Berne», a ajouté Lukas Reimann.

La présidente de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), Frauke Petry, s'est ensuite exprimée à la tribune pour vanter le fonctionnement de la démocratie directe suisse : «Vous, en Suisse, avez une longueur d'avance sur nous en matière de culture démocratique. L'Allemagne a besoin de plus de Suisse, de davantage de démocratie.»

Elle a insisté sur l'importance des décisions populaires «car la démocratie n'est pas servie sur un plateau. Elle ne va pas de soi, on doit toujours la reconquérir de haute lutte». «En Allemagne, il n'y a plus de parti d'opposition, le nôtre excepté», a-t-elle encore indiqué.

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