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Kidnapping au Liban : la police relâche la mère et l'équipe de télévision australienne

L’Australienne Sally Faulkner, accusée d’avoir fait enlever ses propres enfants, a été relâchée avec la journaliste Tara Brown et trois membres d’une équipe télé au terme d’un accord prévoyant l’abandon des charges contre des compensations.

Trois personnes, dont un Britannique qui serait membre d’une agence privée de «récupération d’enfants», restent toujours en détention provisoire pour leur implication présumée dans la tentative d’enlèvement des deux enfants de Sally Faulkner et de son ex-mari libanais, Ali al-Amin.

Mais les autres membres de l’émission d’investigation 60 minutes de la chaîne australienne Channel Nine ont, eux, pu rejoindre l’Australie par avion, après leur libération de la prison libanaise de Baabda.

L’équipe de télévision avait reçu l’ordre du juge de déposer une caution mercredi afin de permettre leur libération. Quant à l’ex-mari de Faulkner, Ali al-Amin, il abandonnerait les charges contre les accusés.

Des avocats impliqués dans le procès ont rapporté que ce dernier, qui avait emmené les deux jeunes enfants du couple au Liban en mai 2015 puis avait refusé de les rendre à leur mère habitant Brisbane, avait reçu une compensation «considérable» de la part de la chaîne télévisée australienne pour abandonner les poursuites.

Si l’intéressé a démenti, l’un des avocats a fait état d’un chiffre «bien, bien plus élevé que le montant normal dans les affaires de détention provisoire au Liban, qui est d’environ 40 000 – 50 000 dollars [environ 35 000 à 45 000 euros]», rapporte le journal britannique Guardian.

Le 7 avril, quelques heures après que les deux enfants eurent été enlevés alors qu’ils étaient sur la route de l’école avec leur grand-mère, plusieurs Australiens et deux Britanniques ayant aidé à organiser l’opération de récupération manquée, ont été arrêtés au Liban. Des membres de l’émission 60 minutes, qui filmaient l’opération menée par une agence privée, avaient également été inculpés.

S’exprimant sur les marches du Palais de justice de Baabda, près de la capitale libanaise, Amin a déclaré qu’il pourrait envisager de laisser les enfants revoir leur mère, précisant : «Mais pas à court terme. Ou peut-être à moyen-terme. Je ne voulais pas qu’ils pensent plus tard que j’avais fait mettre leur mère en prison.»

Quant à Sally Faulkner, elle reste pour l’instant à Beyrouth en attente d'une audition avec le père des enfants. Elle risque de devoir abandonner la garde de Lahela, cinq ans, et de Noah, trois ans.