Le conflit en Syrie
Les deux ministres ont exprimé leur accord sur le fait qu’il n’y a pas et qu’il n’y aura pas de solution militaire au conflit en Syrie. Jean-Marc Ayrault a ajouté qu’il espère que Moscou aiderait à résoudre la crise syrienne, notamment parce que la Russie entretient «des liens historiques avec Damas». A son tour, Sergueï Lavrov a indiqué que la France elle aussi est fortement attachée historiquement à la Syrie.
Ainsi, a-t-il rappelé, le gouvernement français avait, au sortir de la Première Guerre mondiale un mandat de la Société des Nations sur ce territoire, y compris Damas. «Et lors de ce mandat français la structure actuelle de l’Etat syrien a été formée. Et c’est ainsi que le rôle des Alévis dans cette structure a été établi», a-t-il souligné.
En répondant à une question d’un journaliste cherchant à savoir si le président Bachar el-Assad pouvait gagner la guerre syrienne, le ministre russe a souligné que personne ne peut sortir gagnant de ce conflit.
Pourtant, a-t-il poursuivi, il reste encore des forces extérieures qui «caressent l’espoir de renverser le pouvoir en Syrie par force». «Elles essaient de faire tout ce qui est en leur pouvoir, par exemple en tentant de faire échouer les pourparlers de Genève», a expliqué Sergueï Lavrov, en notant que plusieurs pays, y compris la Russie, la France et Etats-Unis, sont opposés à de telles actions.
Les relations bilatérales
Le chef de la diplomatie française a souligné que l’objectif de sa visite «c’est très clairement d’intensifier nos relations bilatérales». «La France et la Russie ont une longue histoire commune. La France et la Russie doivent travailler ensemble. Elles le font déjà, mais elles peuvent le faire davantage», a-t-il indiqué. D’après lui, il faut le faire «en échangeant de la façon la plus sincère et franche possible», y compris poursuivre le travail sur les points de divergence et de convergence, ainsi que sur les préoccupations et propositions communes.
Jean-Marc Ayrault a indiqué que les relations économiques franco-russes restent fortes. «Certains pays ont vu leurs entreprises quitter la Russie depuis quelques temps, ce n’est pas le cas des entreprises françaises, elles sont toutes restés», a-t-il précisé.
En même temps il a constaté que les échanges bilatéraux sont en dessous de leur potentiel et pourraient être largement développés sans le régime actuel de sanctions. «Encore une fois, ces sanctions ne sont pas une fin en soi. Elles répondent essentiellement à un objectif politique, et cet objectif, c’est la paix en Ukraine», a expliqué le ministre français, en ajoutant que ce processus demande l’engagement de toutes les parties.
«J’espère que nous pourrons avancer vite et j’ai même évoqué le souhait d’obtenir de résultats d’ici la fin du premier semestre 2016», a poursuivi Jean-Marc Ayrault. Selon lui, il y a un «signal positif» en ce qui concerne l'embargo sur la viande de porc, un sujet sur lequel les ministres russe et français de l’Agriculture vont bientôt se pencher.
Lors de sa visite à Moscou, le diplomate français a également abordé les sujets les plus brulants de l'actualité internationale, y compris les conflits en Libye, en Ukraine, dans le Haut-Karabagh.