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La loi anticommuniste ukrainienne suscite une grande inquiétude au sein de l’APCE

Une loi soi-disant anticommuniste adoptée en Ukraine a attiré l’attention d’un certain nombre de délégués de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE).

Cette décision du parlement ukrainien a provoqué l’embarras chez certains participants à la session de printemps de l’APCE qui se tient à Strasbourg.

La célèbre députée grecque Liana Kanelli a souligné que la loi adoptée par le parlement ukrainien «contredit les principes démocratiques». «C’est incroyable de comparer les communistes aux nazis. Nous savons que les communistes ont été les premiers à lutter contre les régimes nazis. C’est pourquoi les nazis ont toujours voulu éradiquer le communisme», a déclaré Liana Kanelli.

Pour elle, ce qui ce passe aujourd’hui en Ukraine «suscite une grande inquiétude». «On ne peut pas revisiter l’histoire en invoquant des raisons idéologiques ou politiques. C’est difficile de penser qu’on puisse être mis en prison à cause de tel ou tel prise de position, par exemple, à cause d’un engagement pour les principes du communisme. C’est totalement absurde», a poursuivi la députée.

Cette loi, qui cherche à bannir toutes les formes d’idéologies d’extrême gauche et d’extrême droite, est une invention du nouveau gouvernement ukrainien qui fait tout ce qu’il peut pour rompre avec son passé soviétique.

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Les propositions contenues dans le nouveau texte mettent le communisme et le nazisme sur un pied d’égalité, tout en impliquant une reconnaissance officielle des soi-disant «combattants de la liberté» qui collaboraient avec les nazis et qui ont parfois violé, torturé et tué des milliers de leurs compatriotes durant le deuxième conflit mondial.

La propagande du régime soviétique et l'emploi de sa symbolique ont été interdits. L’interdiction vise également les hymnes de l’Union soviétique et de ses anciennes républiques. Les violations de cette loi seront punies d’une amende et d’une peine pouvant aller jusqu’à deux ans de prison et de cinq à dix ans en cas de récidive.