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Espagne : des cellules souches pour traiter les conséquences d’une crise cardiaque

Pour la première fois dans l’histoire médicale, l’hôpital Gregorio Maranon à Madrid a réussi à utiliser des cellules souches de donneurs pour traiter plusieurs patients victimes d’une crise cardiaque.

« Sept patients ont déjà été opérés et se sentent beaucoup mieux malgré les dommages importants de leurs tissus cardiaques », précise la déclaration publiée par l’hôpital de Gregorio Maranon à Madrid.

L’hôpital entend utiliser cette méthode, qui augure d’une avancée importante dans le traitement des crises cardiaques, sur 55 patients dans le cadre de tests cliniques actuellement en cours. Selon la direction de l’hôpital, c’est la première fois que des cellules provenant d’une personne avec un génome différent sont utilisées dans le traitement de l’infarctus du myocarde.

L’injection des cellules se fait par une artère coronaire une semaine après la crise cardiaque, alors que l’état du patient est stabilisé, l’opération peut s’avérer plus efficace. Cette nouvelle méthode limite les dégâts causés par l’alerte cardiaque et stimule les capacités régénératives du cœur qui remplace lui-même les tissus abîmés.

L’infarctus de myocarde, couramment appelé crise cardiaque, survient en cas de blocage de l’arrivée du sang riche en oxygène dans une partie du muscle cardiaque. Si le cœur est privé d’oxygène pendant un certain temps, cette partie du muscle cardiaque commence à se nécroser. Pendant la convalescence qui suit une crise cardiaque, la partie nécrosée forme une cicatrice qui ne se contracte plus et qui réduit la capacité du cœur à pomper le sang.

Ces dernières années, les médecins ont cherché les moyens de régénérer les parties abîmées du cœur. La première utilisation des cellules souches de moelle osseuse pour le traitement d’une crise cardiaque chez l’homme date de 2011. Un grand nombre d’études cliniques ont démontré depuis leur efficacité.

Il existe deux types majeurs de cellules souches utilisées par les médecins pour les transplantations. D’abord, les cellules souches autologues, ce sont les cellules souches du patient lui-même. Ensuite, les cellules souches allogéniques, qui proviennent d’un donneur.

Les greffes de cellules autologues ont déjà été utilisées par les médecins. Mais elles nécessitent une attente de quatre à huit semaines pour préparer les cellules du patient à la transplantation, a expliqué le 30 janvier à l’Agence France Presse (AFP) le responsable de la cardiologie de l’hôpital Francisco Ferandez-Avila. En revanche, les cellules de donneurs peuvent être préparées et stockées à l’avance. Elles sont donc disponibles pour une utilisation immédiate, a-t-il ajouté.

« Outre cet avantage très important, cette méthode permet de choisir les cellules des donneurs qui montrent la plus grande aptitude à se régénérer. Avant d’être préparées, les cellules allogènes sont soigneusement étudiées, et seules les plus actives, sont choisies », a conclu le médecin.

Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), quelques 17 millions de personnes meurent de maladies cardiovasculaires chaque année. Cependant, selon les chercheurs, l’évolution des pratiques cliniques a nettement contribué à la chute du taux de mortalité provoqué par les crises cardiaques.