Deux sénateurs, Kirsten Gillibrand et Bob Graham, ont lu les 28 dernières pages du rapport sur les attentats du 11 septembre qui impliquent l’Arabie saoudite et qui n’ont jamais été publiées. Lors de l’investigation, les enquêteurs ont interviewé des centaines de témoins et dressé un rapport de plus de 800 pages. Le dernier chapitre serait le plus intéressant car il dévoilerait l’identité des auteurs des attentats et leurs appuis potentiels, mais le Congrès américain avait décidé, il y a 13 ans déjà, de ne pas l’inclure dans le rapport d’enquête final pour des raisons de sécurité.
D’après les deux sénateurs, ce chapitre de 28 pages contiendrait des preuves du soutien de l’Arabie saoudite aux terroristes alors qu’ils se trouvaient sur le sol américain et impliquerait des membres du gouvernement saoudien, voire de la famille royale.
L’un des deux sénateurs, Bob Graham, qui fut aussi président de la commission qui avait enquêté sur les attentats du 11 septembre, a donné une interview à l’émission 60 minutes de la chaîne CBS News. Il a dévoilé que le gouvernement saoudien, des organisations caritatives appartenant à la famille royale et protégées de toute enquête par l’immunité diplomatique, ainsi que de riches saoudiens qui résidaient aux Etats Unis, auraient aidé les djihadistes responsables des attentats du World Trade Center, du Pentagone et de Shankville.
Pour cette raison, les sénateurs exigent que le gouvernement autorise au moins les familles des victimes à savoir qui peut être tenu responsable de ces attentats avant la visite de leur président au Moyen-Orient, le 21 avril.
«Je ne comprends pas pourquoi, sous l’administration Obama, la Maison Blanche a maintenu sous embargo ces documents, alors que les preuves s’accumulent contre l’Arabie saoudite. Et pas seulement avec ces 28 pages, mais avec d’autres documents qui mettent en cause les Saoudiens pour le 11 septembre. Pour moi, c’est un manque de respect vis-à-vis du peuple américain que de ne pas leur donner une totale transparence sur ce que leur gouvernement a fait en leur nom alors que [ces documents] ne représentent plus de risque pour la sécurité nationale. En fait, je pense que [ne pas publier ces documents] augmente notre vulnérabilité, car cela permet aux Saoudiens de continuer à s’imaginer qu’ils n’ont aucune sanction à craindre, en entraînant et en finançant les prochaines générations de terroristes dans les mosquées et écoles coraniques financées par l’Arabie saoudite», a conclu le sénateur Bob Graham dans l’interview qu'il a accordée à CBS News.