Cette initiative a été soutenue par toutes les fractions politiques de la Diète [chambre basse du parlement] polonaise.
«Il n’y a plus aucune raison d’accepter les coutumes soviétiques de célébration de cette fête», ont expliqué les auteurs de l’initiative, qui sont membres du parti au pouvoir, Plateforme civique.
Le projet vient d’être transféré pour examen à la commission de la défense nationale.
Depuis la fin de la guerre, la Pologne célèbre le Jour de la Victoire le 9 mai. Depuis 1989, la fête a été transférée au 8 mai, sans pour autant qu’une loi ait été nécessaire. Si le projet de loi est approuvé, la Pologne pourra célébrer officiellement dès cette année la fin de la Seconde guerre mondiale le 8 mai.
En Union soviétique, et aujourd’hui dans tous les Etats qui en faisaient partie, le Jour de la Victoire est célébré le 9 mai et non pas le 8, comme dans le reste de l’Europe. La raison est simple : l’acte de de capitulation du Troisième Reich est entré en vigueur le 8 mai à 23h01 à Paris, alors qu’il était déjà 1h01 le 9 mai à Moscou.
La Pologne a récemment pris ses distances par rapport à la Russie, en autorisant notamment le déploiement du bouclier antimissile de l’OTAN sur son territoire, qui, selon Moscou, représente une menace pour la sécurité nationale russe.
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Le rôle de l’URSS dans la libération de la Pologne de l’occupation nazie est également contesté par les dirigeants polonais. Récemment, le ministre polonais des Affaires Etrangères Grzegorz Schetyna a affirmé que c’étaient les troupes ukrainiennes qui avaient été les premières à libérer Auschwitz, alors qu’en fait, c’était l’armée soviétique composée de russes, d’ukrainiens, de biélorusses et d’autres peuples de l’URSS.
Près de 500 000 soldats soviétiques ont péri dans la campagne de libération de la Pologne du joug nazi.