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Le référendum sur l'Ukraine au Pays-Bas jugé incompatible avec la démocratie parlementaire

Après le rejet par référendum de l’accord d’association Ukraine-UE aux Pays-Bas, le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois a dit que de tels votes ne représentaient qu’une gifle à l’égard de l’Europe dans son ensemble.

«Le référendum n’est pas un instrument approprié pour résoudre des questions complexes en démocratie parlementaire. Si vous voulez que l’Europe s’effondre, il ne faut qu’organiser plus de référendums», a expliqué le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois Jean Asselborn au journal Hannoversche Allgemeine vendredi 8 avril, quelques jours après que 61% se sont prononcés pour dire «non» à l’accord d’association entre le bloc des 28 Etats-membres et l’Ukraine.

«Les gens ne répondent pas aux questions spécifiques [lors d’un référendum], ils envoient plutôt un message d’avertissement à leur gouvernement», a-t-il précisé.

Le référendum néerlandais doit être aussi considéré «comme un gifle», pour l’Union européenne, a estimé le haut diplomate, cité par le journal Die Welt.

Alors que le référendum était non contraignant, il ne peut être ignoré par le gouvernement néerlandais la participation ayant dépassé les 30%, rendant ainsi le vote valide.

Le Premier ministre du pays Mark Rutte a déjà noté que ce serait un «vrai défi» de satisfaire les attentes des électeurs, ajoutant : «La situation nous donne la migraine car nous sommes entrés en territoire inconnu», selon le journal De Telegraaf.

Le référendum a été initié par un groupe d’activistes l’année dernière. La pétition lancée a recueilli plus de 450 000 signatures, ce qui est beaucoup plus que les 300 000 requises par la loi néerlandaise pour que le gouvernement mette les questions au vote public.

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