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Le président égyptien sous le feu des critiques pour avoir cédé deux îles à l'Arabie saoudite

Le maréchal Abdel Fattah al-Sissi a signé hier un accord avec ses homologues saoudiens, leur cédant les îles de Tiran et de Sanafir, situées dans une région stratégique à l’extrémité du golfe d'Aqaba, contrôlée depuis 1950 par le Caire.

Ce renoncement de l'Egypte à des îles importantes situées dans une région stratégique à l'extrémité du golfe d'Aqaba, qui donne sur la mer Rouge, a soulevé une vague de critiques dans le pays.

Remises à l'Arabie saoudite en vertu d'un accord de délimitation des frontières maritimes, ces îles représentaient la pomme de discorde entre ces deux pays depuis plusieurs décennies. Les négociations sur la délimitation de la frontière ont duré six ans et onze réunions de la commission ad hoc ont été organisées durant cette période.

Selon les hommes politiques égyptiens, la délimitation précise des frontières permettra aux deux pays de mieux utiliser leurs eaux territoriales. Mais dans la rue, la décision ne passe pas auprès de la population. Le journal égyptien Al-Ahram décrit ainsi une «vague colossale de controverse et de confusion», après que cinq personnes, qui protestaient contre l'accord, ont été arrêtées ce weekend et détenues jusqu'à lundi. 

Sur Twitter, des milliers d'utilisateurs ont accusé al-Sissi, d'avoir vendu les îles, et le hashtag #Tiran_Sanafir est devenu une tendance dominante concernant l'Egypte, avec plus de 28 000 tweets postés en relation avec cette décision. 

L'accord en question devra encore être approuvé par le parlement égyptien, mais ses opposants exigent un référendum.

Inhabitées, ces îles sont stratégiquement importantes en raison de leur position sur la route maritime des ports d'Aqaba en Jordanie et d'Eilat en Israël. 

Il y a quelques jours, le roi saoudien Salmane ben Abdelaziz Al Saoud avait également annoncé qu'un pont serait construit sur la mer Rouge afin de relier son pays à l'Egypte.