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Epuisement des recours d’Atlaoui, la France joue la carte de l’opposition à la peine de mort

Le dernier recours formulé par Serge Atlaoui, condamné à mort en 2007 pour trafic de drogue, a été rejeté mardi 21 avril par la Cour suprême d’Indonésie.

Ce ressortissant français avait été arrêté en 2005 dans un laboratoire clandestin de production d’ecstasy à Djakarta. Toutes les voies de recours ont été maintenant épuisées.     

Dans la foulée, le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius a menacé l’Indonésie de «conséquences» en cas d’exécution et convoqué ce mercredi l’ambassadeur indonésien, pour la troisième fois dans cette affaire, disant espérer un «geste de clémence».

Les réactions au sommet de l’Etat ont été tout aussi véhémentes. Le Président de la République François Hollande a affirmé que l’exécution de Serge Atlaoui serait «  dommageable pour l’Indonésie, dommageable pour les relations que nous voulons avoir avec elle».

Le Premier Ministre Manuel Valls prend également le parti du trafiquant de drogue, en affirmant que sa défense est un rappel de « la ferme opposition de la France à la peine de mort».        

 

Avec ces prises de position idéologiques, les dirigeants français tentent de s’immiscer  dans le fonctionnement judiciaire de l'Indonésie pourtant déterminée à combattre le fléau de la drogue. Le président indonésien Joko Widodo, élu en 2014, a fait de cette cause une priorité. La Gazette de Bali rapporte ses propos : «Imaginez, chaque jour, 50 personnes meurent à cause des narcotiques, à cause des drogues en Indonésie. En un an, ça fait 18 000 personnes. […] Nous ne ferons pas de compromis pour les trafiquants de drogues».

Avec l’exécution de 6 narcotrafiquants, dont 5 étrangers, depuis janvier, l’Indonésie est l’un des pays les plus intransigeants dans la lutte anti-drogue.