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Edward Snowden appelle les Britanniques à destituer David Cameron pour «évasion fiscale»

Après les révélations du Premier ministre britannique, qui a reconnu avoir bénéficié de parts dans un fonds offshore monté par son père, le lanceur d'alerte a invité les citoyens à faire pression pour faire tomber le gouvernement, comme en Islande.

Comme l'a déclaré Edward Snowden, actuellement en exil à Moscou, juste après le coming out de David Cameron, «les 24 prochaines heures pourraient changer la Grande-Bretagne».

L'ancien employé de la NSA a ainsi appelé les Britanniques à prendre exemple sur les Islandais, qui ont poussé leur Premier ministre, Sigmundur David Gunnlaugsson, vers la sortie après que le scandale des Panama Papers a révélé qu'il avait dissimulé des millions d’euros dans des sociétés offshore.

Le 7 avril, David Cameron a admis que lui et sa femme avaient détenu des parts, entre 1997 et 2010, dans un énorme fonds offshore détenu par son père, le Blairmore Investment Trust.

Le Premier ministre a assuré avoir vendu celles-ci en 2010, quatre mois avant d’accéder à ses fonctions.

Mais après la découverte d’une lettre datant de 2013, dans laquelle il demandait à l’Union européenne de protéger les fonds offshore contre des lois trop répressives, la pression monte.

Affichant ouvertement son soutien à une manifestation devant le 10 Downing Street qui doit avoir lieu le 9 avril pour réclamer la tête du Premier ministre, le lanceur d'alerte américain réfugié en Russie Edward Snowden a cependant affirmé dans une série de tweets que c’était aux citoyens britanniques de forcer David Cameron à quitter le pouvoir.

L’ancien membre de la NSA n’est pas le seul à appeler à la chute du Premier ministre britannique. D'autres personnalités, appartenant au Parti travailliste, appellent elles aussi au départ de David Cameron. C'est notamment le cas de l'ancien maire de Londres, Ken Livingstone, ou encore des parlementaires John Mann et Tom Watson.

Par ailleurs, un article publié par Kirsty Major, du journal britannique The Independentinvite le Parlement à voter une motion de censure contre le Premier ministre.

Du côté de l’Islande, le Premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson a été contraint à quitter ses fonctions après la publication de documents révélant que sa femme détenait des parts dans une société offshore basée dans les Iles Vierges, alors qu'il avait été élu en fustigeant les excès de la finance qui avaient entraîné la crise des subprime et fait passer l'Islande à deux doigts de la faillite.

Quelques 22 000 personnes s'étaient rassemblées dans la capitale Reykjavik (près de 10% de la population de l'île) afin de réclamer la tête du Premier ministre.