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Le clergé alaouite nie prendre ses distances vis-à-vis de Bachar el-Assad

Le porte-parole du clergé alaouite a qualifié les annonces parues dans les médias occidentaux quant une prise de distance à l’égard du président syrien de «spéculations» et nié toute «déclaration secrète».

«Aucun de nos érudits et cheikhs n'a prononcé de paroles de renoncement. Notre pays a uni toutes les religions, et Bachar el-Assad est un symbole de la résistance arabe [à l’impérialisme et au sionisme]», a indiqué le cheikh Ahmed Bilal dans une interview accordée à Sputnik en arabe.

Plusieurs médias occidentaux, et notamment français, ont publié des articles évoquant un document obtenu secrètement où des alaouites syriens, sans divulguer leurs noms pour de supposées raisons de sécurité, auraient fait part de leur volonté de renoncer à Bachar el-Assad. Le texte se présente comme «une déclaration de réforme identitaire».

«Le système politique (...) ne nous représente pas. La légitimité du régime ne peut être jugée qu'en fonction des critères de la démocratie et des droits fondamentaux. Nous ne voulons pas être tenus responsables des exactions du régime. Et le régime lui-même ne peut nous sauver», lit-on dans le document qui aurait été rédigé par des alaouites, selon les médias occidentaux.

Ces annonces ont délenché une forte indignation parmi les alaouites. Ahmed Bilal a appelé les membres de la confession alaouite à s’unir face à la diffusion de ce message et à forcer les médias impliqués de s'excuser immédiatement «pour avoir propagé des mensonges».

Il a précisé que les Occidentaux avaient fait une nouvelle «tentative manquée dans leurs complots» contre la Syrie. «Ils essaient à nouveau de diviser notre pays», a-t-il fait remarquer.

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Pour prouver ses dires, le cheikh a également rappelé que l’ancien leader alaouite syrien Saleh al-Ali lui avait proposé de créer un Etat sur une base religieuse alaouite, mais que cette idée avait été ignorée car «Damas passe avant Lattaquié».

«Nous sommes un pays uni, nous avons un sang commun. Qu'ils prouvent qu'un tel document existe. Ce n'est qu'une autre duperie dans la guerre d'information contre la Syrie», a conclu le cheikh.

Les alaouites ne représentent que 12% de la population syrienne. Ils constituent une confession chiite hétérodoxe. Seuls les hommes sont initiés aux secrets de la doctrine pendant leur adolescence. De leur côté, les femmes ne portent pas le hijab. L’alcool est toléré, les adeptes ignorent le jeûne et le pèlerinage à la Mecque. Bachar el-Assad est lui-même issu d'une famille alaouite et a toujours bénéficié du soutien de cette minorité réligieuse.