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Le Washington Post critique la «paranoïa collective» de la France face à l’Islam

Le quotidien déplore que la dernière édition de Charlie Hebdo soit devenue l'expression de la «paranoïa française» envers l'Islam. Pour le Washington Post, le journal satirique accuse les «musulmans ordinaires» d’être responsables du terrorisme.

L'édito de Riss, le directeur de la publication de Charlie Hebdo, aura réussi à faire parler de lui et à s'attirer des critiques même chez ses confrères américains. Dans son édition du 5 avril, le célèbre quotidien américain analysait le dernier édito du journal satirique et critiquait ce qu'il considère comme un grossier amalgame nourrissant la «paranoïa collective» en France. 

Charlie Hebdo, à travers son dernier éditorial, pointe du doigt l’ensemble de la communauté de confession musulmane, à travers plusieurs personnages, dont Tariq Ramadan, professeur d’études islamiques à Oxford, analyse le Washington Post.

Reprenant chaque point de l'édito, le quotidien souligne que Tariq Ramadan est présenté comme une tête de turc, étant accusé de participer à une islamisation rampante à travers ses conférences en France, consistant, selon Charlie Hebdo, à dissuader les étudiants, «futurs journalistes ou élus locaux», de se montrer critiques envers l’islam. Selon Charlie, décrypte avec ironie le Washington Post, le rôle de l'islamologue ne serait pas de «se saisir d’une Kalachnikov et de tirer sur des journalistes», ni de «fabriquer des bombes utilisées dans un aéroport». Plus pernicieuse, sa mission consisterait plutôt à mettre à mal la «laïcité» des gens pour qu’ils n’osent plus critiquer l’islam, de peur d’être taxés d’islamophobie.

Outre Tariq Ramadan, le quotidien américain rappelle également que Charlie Hebdo voit dans les individus anonymes du quotidien une menace : une femme voilée et un boulanger musulmans sont là pour mettre les gens mal à l’aise dans la rue et les «empêche[r] d’acheter des croque-monsieur gorgés de porc et des baguettes jambon beurre, des droits nationaux de naissance». Des personnages qui forcent les Français «à s’adapter, comme le demande Tariq Ramadan».

Ajoutées aux propos des intellectuels français, Alain Finkielkraut et Michel Houellebecq, en particulier, qui selon le Washington Post surfent sur cette vague anti-islamique, ce sont toutes ces considérations et visions apocalyptiques de l'islam qui nourriraient la paranoïa française.