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ONU : la Grèce aurait renvoyé par erreur une vingtaine des réfugiés vers la Turquie

A peine commencé, le renvoi des réfugiés dans le cadre de l’accord UE-Turquie a généré des problèmes. Selon un responsable de l’ONU, parmi les 202 personnes déjà expulsées, 13 n’avaient pas eu la possibilité de demander l’asile en Grèce.

Selon l’accord conclu entre Bruxelles et Ankara, les réfugiés illégaux n’ayant pas déposé de demande d’asile ou dont les demandes ont été rejetées, doivent être renvoyés en Turquie. Cependant, d’après Vincent Cochetel, président du Haut-commissariat pour les réfugiés de l'ONU (UNHCR), la police grecque aurait «oublié» de traiter les demandes de 13 Afghans, qui figurent parmi les 200 premiers migrants à avoir été renvoyés en Turquie le 4 avril.

Ces personnes étaient arrivées sur l’île grecque de Chios après le 20 mars, alors qu’à partir de cette date, et durant quatre jours, «les policiers grecs n’ont enregistré aucune demande d’asile car ils n’étaient pas prêts ou équipés pour cela», a expliqué le responsable au journal The Guardian. «Alors, nous avons commencé à distribuer des formulaires aux personnes pour qu’elles déclarent leur intention de demander l’asile. La police a reçu la plupart des réfugiés avec ce formulaire mais, apparemment, en aurait oublié certains. Nous espérons que ce n’était qu’une erreur», a souligné Vincent Cochetel.

La police de l’île a, quant à elle, dénoncé ces accusations. «Toutes les 66 personnes, qu’on a renvoyées hier, ne voulaient pas rester en Grèce», a déclaré aux journalistes un responsable des forces de l’ordre, qui n’a pas donné son nom.

Si ces soupçons étaient fondés, les autorités européennes seraient prises en défaut car elles ont promis que chaque réfugié bénéficierait d’une approche personnalisée. Ainsi, Peter Sutherland, conseiller spécial de l'ONU sur les migrations, avait indiqué que le renvoi collectif «sans considération des droits individuels de ceux qui clament être des réfugiés» était «illégal».