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Un tribunal décide le transfert du franco-israélien qui a tué un Palestinien dans sa base militaire

Alors que le procureur avait demandé à ce que Elor Azria, ayant abattu froidement un Palestinien d’une balle dans la tête soit gardé en garde à vue encore une semaine. Le tribunal militaire en a décidé autrement.

Le procureur en chef de l’armée israélienne, le colonel Sharon Zigigi, a argué que le soldat était plus dangereux que ce qu’estimait le tribunal. Ainsi, alors que l’accusé avait affirmé qu’il pensait qu’il portait une veste sous laquelle se trouvait des explosif, le procureur a démontré que ce jour-là, à 8h du matin, la température était froide et que de nombreux soldats portaient des manteaux.

Il a aussi critiqué le soldat pour avoir refusé de reconstituer la scène et de le confronter aux soldats de son unité, qui affirment qu’il n’était pas en état de légitime défense, et qu’ils l’auraient empêché de tirer s’ils avaient connu son intention de tuer par esprit de vengeance.

Le colonel Sharon Zigigi, avait fait personnellement le déplacement au tribunal – contrairement à son habitude – montrant par-là l’importance que revêt cette affaire.

Mais le tribunal militaire n’a pas retenu ces arguments, et a autorisé la sortie de garde à vue du franco-israélien, l’autorisant à être détenu dans sa base militaire.

Le soldat est accusé d'avoir achevé d'une balle dans la tête un Palestinien déjà blessé après avoir participé à une attaque au couteau contre des soldats israéliens, le 24 mars à Hébron, en Cisjordanie. La justice a finalement retenue l’homicide volontaire comme motif des poursuites, et non pour assassinat, a confirmé un porte-parole de l’armée.

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Une plainte déposée en France par la Ligue de Défense Judiciaire des Musulmans

L’avocat franco-algérien Karim Achoui, qui préside une «ligue» de défense des musulmans, a annoncé sur sa page Facebook qu’il avait «déposé une plainte auprès du procureur de la République Française, en qualité de partie civile, contre Elor Azria (...) pour crime d'homicide volontaire à l'encontre d'un ressortissant palestinien tué, violemment achevé alors qu'il était à terre, ne présentant aucun danger».

Rappelant que «le Code Pénal français punit le meurtre de 30 ans de réclusion», Karim Achoui espère que la justice ne fera pas la sourde oreille et s’affirmera «contre la plus barbare des injustices».