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En manque d’amour ? : les médias turcs accusent Twitter de censurer un hashtag en faveur d’Erdogan

La visite du président turc aux Etats-Unis a rendu le hashtag #WeLoveErdogan très populaire. Mais il a disparu de la liste des mots clés à la mode sur Twitter, ce qui a fait se demander aux médias turcs si le réseau social ne l’avait pas supprimé.

La popularité de Recep Tayyip Erdogan sur Twitter a connu une hausse considérable le 29 mars, du moins si l’on en croit le hashtag #WeLoveErdogan (#NousAimonsErdogan). Il a en effet été mentionné dans 171 000 tweets vers 21 heures GMT, selon l’agence de presse Anadolu. Un autre média, Daily Sabah, affirme que le nombre total a dépassé le million de messages.

Néanmoins, comme toute mode a vocation à s’essouffler rapidement, le hashtag qui a été tweeté par plusieurs ministres et membres du parti au pouvoir a disparu de la liste des hashtags les plus populaires de Twitter peu de temps après.

«Des partisans du président Recep Tayyip Erdogan ont lancé mardi en fin de soirée sur Twitter un hashtag qui disait «Nous aimons Erdogan», mais le géant des réseaux sociaux basé à San Francisco l’a censuré quelques heures plus tard», écrit Daily Sabah, en ajoutant que Twitter l’a fait sans «donner aucune raison».

Ironiquement, lorsque plusieurs internautes ont utilisé d’autres hashtags pour exprimer leur amour à leur président, tels que #BenimUlkemBenimLiderim (#Mon pays, mon leader) ou #TürkiyeDaimaLiderininArkasındaDuracak (#LaTurquieSoutientToujoursSonChef), d’autres ont adopté le hashtag #WeHateErdogan (#NousDétestonsErdogan) pour exprimer leur frustration.
Twitter n’a pas encore commenté l’incident.

Les relations du président Erdogan avec le réseau social sont quelque peu tumultueuses et ont connu de nombreuses controverses par le passé. En tant que Premier ministre en 2014, Recep Erdogan avait bloqué l’accès au réseau social en Turquie, et avait promis de supprimer la plateforme. «Nous allons éliminer Twitter. Je me fiche de ce que la communauté internationale dit. Ils verront la force de la République turque», avait-il déclaré à l’époque. La Cour constitutionnelle avait levé l’interdiction deux semaines plus tard, parce qu’elle «violait la liberté d’expression».

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