Le 1er février dernier, le prince saoudien est monté à bord d'un avion à Paris qui devait gagner Le Caire où il avait prévu de rendre visite à des amis et à son père, le frère aîné du roi d'Arabie saoudite.
«Il y avait un avion saoudien avec un plan de vol pour Le Caire mais il ne s'y est pas rendu», a déclaré au Guardian un associé du prince qui était présent avec lui dans la capitale française. «Cet avion portait le drapeau saoudien sur la queue. il est en provenance du Royaume», a-t-il ajouté. Pour éviter d'éveiller les soupçons, un haut fonctionnaire saoudien aurait multiplié les gestes de courtoisie pour convaincre le prince de prendre place dans l'appareil gouvernemental.
Un autre ami qui l'attendait au Caire a déclaré : «Dans le dernier appel que nous avons reçu, il dit sur le ton de la blague : "Je suis censé venir au Caire cette semaine par avion royal. Si vous ne me trouvez pas, c'est qu'ils m'ont emmené à Riyad. Essayez dans ce cas, de faire quelque chose"».
Le prince Sultan bin Turki, qui dispose d'une protection personnelle, a intenté en 2004 une action juridique en Suisse contre le gouvernement saoudien pour tentative d'enlèvement. Il avait auparavant menacé de révéler plusieurs affaires de corruption impliquant la famille des Saoud.
Même au sein de la famille royale saoudienne, la contestation n'a pas sa place
Le prince Turki bin Bandar bin Mohammed bin Abdurahman al-Saoud et le prince Saoud bin Saif al-Nasr bin Saoud bin Abdulaziz al-Saoud ont également pris des positions critiques contre le gouvernement saoudien avant de disparaître.
Le prince Turki bin Bandar était un officier de la police saoudienne avant qu'il ne perde un conflit d'héritage. A Paris, où il a obtenu l'asile politique en 2009, il plaide pour la mise en place de réformes politiques profondes. En mars 2011, il apparaît dans les médias iraniens pour étayer ses idées réformatrices provoquant ainsi la colère de la famille royale.