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Des milliers de Canadiens manifestent contre la violence policière (PHOTOS)

A Toronto, la ville la plus peuplée du Canada, des centaines de personnes sont descendues dans les rues pour soutenir la campagne du mouvement Black Lives Matter appelant à mettre fins aux violences policières contre les personnes de couleur.

Les manifestants du mouvement militant se sont rassemblés le 26 mars vers 16h00 (locales) à l’extérieur du quartier général de la police, brandissant des pancartes et des banderoles. Des discours, des chansons, ainsi que des danses ont accompagné la manifestation. La foule scandait : «Les vies noires, elles comptent !» [black lives, they matter en anglais]

«Nous allons rester ici aussi longtemps que la communauté le veut», a annoncé Alexandria Williams, la co-fondatrice de la branche de Toronto du mouvement Black Live Matters (BLM).

«Le but consiste à nous assurer que des portions de différentes communautés se rassemblent afin de travailler dans un esprit de solidarité pour combattre la discrimination des Noirs».

Ce rassemblement se déroule à la fin d’une semaine de manifestations contre le racisme envers les Noirs à Toronto. Cela a commencé par un sit-in le 19 mars, sous la bannière #BLMTOtentcity. La manifestation fait partie d’une plus grande campagne du mouvement BLM, créé aux Etats-Unis.

La dernière vague d’indignation publique s’est produite après que l’unité des enquêtes spéciales de la ville, chargée d’enquêter sur les cas où les forces de l’ordre blessent ou tuent des citoyens, a décidé de ne pas poursuivre ni nommer l’agent de police impliqué dans la mort par balle d’Andrew Loku, un immigrant soudanais âgé de 45 ans. Ce dernier est mort l’année dernière, dans un immeuble d’habitation de Toronto.

Les manifestants cherchent à attirer l’attention sur cette question, alléguant que la vie des citoyens noirs sont comme «pas indispensables» par les services de police de la ville de Toronto.

Le 20 mars, la police a tenté de faire évacuer les participants au sit-in. Les agents ont écrasé les feux de camp des manifestants et démonté leurs tentes. De violents assauts de la police contre les manifestants ont également été rapportés.

Mais l’action des forces de l’ordre n’a pas découragé la foule, le hashtag #BLMTOTentCity a continué à prendre de l’ampleur sur les réseaux sociaux.

En parallèle, d’autres démonstrations de solidarité ont eu lieu à travers le Canada, allant de la Nouvelle-Ecosse jusqu’en Colombie-Britannique.

Des New-yorkais épaulent les Torontois

Des différents catégories de personnes ont assisté au rassemblement du 26 mars. Certains Les activistes de Black Lives Matter aux Etats-Unis ont même fait le voyage pour rejoindre les Torontois.

«Il est logique que les activistes du mouvement américain Black Lives Matter nous rejoignent», a souligné Sandy Hudson, co-fondatrice de la branche torontoise de BLM. «L’héritage des anti-Noirs dans le colonialisme a toujours été partagé par les Africains dans la diaspora, malgré les frontières contemporaines qui nous incitent à croire autrement. Nous devons le reconnaître et nous soutenir les uns les autres dans nos efforts de résistance».

La campagne a aussi obtenu un soutien fort, de plus de 100 grands artistes et leaders de la communauté qui ont signé une lettre ouverte exprimant leur préoccupation autour du racisme anti-noir et de la violence policière.

«Des artistes et des activistes, souvent ensemble, ont lutté ici pendant des décennies», a précisé Syrus Marcus Ware, artiste visuel. «Et ce travail continue aujourd’hui ! BLMTOTentCity était un magnifique espace pour la création d’une résistance collective.

Les voix de la campagne commencent à être entendues, alors que trois conseillers de la ville de Toronto ont appelé la province à faire en sorte que les services de police et que les enquêtes soient justes et transparents.

«Black Lives Matter, des travailleurs communautaires, des agences de santé mentale, tous se sont prononcés et nous ont dit que les gens ne sont pas traités de manière juste», peut-on lire dans un communiqué rédigé par les autorités de la ville.

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