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Scandale : des MiG-21 remis à niveau en Ukraine pour la Croatie pourraient être de faux chasseurs

La police militaire croate soupçonne les MiG-21 livrés par l'Ukraine d’être de faux chasseurs dont les pièces ont été achetées dans divers pays. Le ministre de la Défense croate Ante Kotromanovic a menacé de se suicider si l'affaire était avérée.

La police militaire croate soupçonne une falsification de la remise à niveau des chasseurs MiG-21, dont l'Ukraine avait été chargée, les numéros de série sur les moteurs des appareils ayant été estompés et les numéros des pièces de rechange ne correspondant pas à la documentation. 

Une enquête a été ouverte suite à une série de pannes de ces avions. Les appareils ont été livrés à l'Armée de l'air croate selon un contrat de réparation et d'achat de MiG-21 signé en juillet 2013 avec l'entreprise ukrainienne Ukrspecexport, qui avait remporté l'appel d'offres, rappelle le quotidien croate Jutarnji List, cité par Sputnik. La livraison des chasseurs s’est faite en échange d’un versement de 133 millions de dollars.

Selon le journal, une partie des appareils livrés par l'Ukraine pourrait appartenir à l'Armée de l'air du Yémen... Le ministère yéménite de la Défense en a déjà informé Zagreb. 

La police militaire croate suppose par ailleurs que les MiG-21 livrés par l'Ukraine auraient pu être assemblés à partir de pièces achetées dans d'autres pays du monde. Il pourrait s'agir notamment de fuselages provenant de Bulgarie et d'ailes en provenance d’Algérie. Les sources du Jutarnji List affirment en outre que les corps de ces appareils seraient ceux d’avions dont la destruction avait déjà été rapportée par la Bulgarie à l'OTAN. Toutes ces nombreuses irrégularités nourrissent des soupçons sur des pots de vin, rapporte Sputnik

Ukrspecexport n'en serait pas à son premier coup : en 2013, la société a déjà été impliquée dans un grand scandale de corruption au Kazakhstan. Le parquet de ce pays avait à l’époque annoncé que certains généraux des Forces armées kazakhstanaises avaient été soudoyés par l'entreprise ukrainienne pour la remise à niveau de leur matériel, dont l'avion An-72 du Service des frontières du Kazakhstan qui s'était écrasé au sol aux abords de Chimkent peu après sa remise à niveau en Ukraine.