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Athènes veut mettre un terme à sa coopération avec la troïka et au plan d’aide qui l’accompagne

Le nouveau gouvernement grec de gauche radicale a dit qu’il ne coopérerait pas avec la « troïka » des prêteurs internationaux et qu’il n’avait pas non plus l’intention de demander la prolongation du programme d'aide qui expirera fin octobre.

Sans aide financière, les banques grecques sont en mesure de faire face à l’interruption du financement de la Banque centrale européenne.

Rejetant le principe d’une coopération avec la troïka, le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a dit qu’il préférait négocier la question de la dette directement avec les dirigeants de la zone euro.

« Cette position nous a permis de gagner la confiance du peuple grec », a déclaré le ministre grec vendredi au cours d’une conférence de presse conjointe avec Jeroen Dijsselbloem, qui préside le groupe des ministres des Finances de la zone euro.
« Notre première action en tant que gouvernement ne sera donc pas de rejeter les interrogations sur la logique de ce programme tout en demandant sa prolongation », a précisé Yanis Varoufakis. « Nous respectons les institutions mais nous n’avons pas l’intention de coopérer avec ce comité », a-t-il ajouté.

Cette rencontre a servi à poser les bases de travail pour ses visites qui auront lieu la semaine prochaine, en compagnie du Premier ministre Alexis Tsipras, à Londres, Paris et Rome. Les nouvelles autorités grecques ont annoncé leur intention d’assouplir les conditions du plan de renflouement massif de 240 milliards d’euros dont le pays a bénéficié.

Le nouveau gouvernement a semé la panique parmi les créanciers et les investisseurs en promettant de geler les privatisations et de réembaucher des employés d’Etat tout en annulant d’autres réformes prescrites par le programme de renflouement.

Yanis Varoufakis a indiqué qu’il avait dit à Jeroen Dijsselbloem, que même si la Grèce avait l’intention de rendre son économie plus compétitive et d’équilibrer son budget, le pays refusait d’accepter la déflation avec un niveau d’endettement astronomique. Son interlocuteur a pour sa part mis la Grèce en garde contre la prise de mesures unilatérales et l’interruption des réformes.

L’Allemagne, le principal créancier de la Grèce, a fait savoir qu’elle n’avait pas l’intention d’annuler la dette grecque. Berlin s’attend à ce que le pays mette en œuvre des réformes structurelles en contrepartie de son soutien financier. Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a souligné que Berlin n’avait pas l’intention de renégocier les accords actuels d’une manière radicale. « Nous sommes préparés à discuter de tout à tout moment mais les bases ne peuvent pas changer », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Par ailleurs, il sera difficile de nous faire chanter ».