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Espagne : le gouvernement de Rajoy visé par une plainte pour avoir soutenu l’accord UE-Turquie

L’extrême gauche espagnole prépare une plainte contre le gouvernement du Premier ministre Mariano Rajoy, qui a soutenu un accord de renvoi des réfugiés en Turquie qui contredirait le code pénal de l’Espagne et la législation internationale.

Cette annonce a été faite par Alberto Garzon, responsable de Gauche unie, association de plusieurs partis de gauche. Il a indiqué que la plainte sera déposée fin mars, informe l'agence RIA Novosti. Toutefois, il n’a pas précisé la nature exacte de leurs revendications, alors que l’avocat Gonzalo Boye estime qu’il s’agirait rien de moins que d’une violation du code pénal du pays.

Selon lui, le Premier ministre Mariano Rajoy, ayant appuyé cet accord entre l’UE et la Turquie, participerait à la restauration de la dictature et le fascisme en Espagne. «La signature de ce document met en péril la vie de millions de personnes. Il est évident qu’il contrevient à la législation internationale, c’est pourquoi nous croyons que Rajoy et l’Union européenne sont responsables d’une violation des droits de l’Homme et de morts possibles», a-t-il souligné. «Nous assistons à des actions qui ressemblent au fascisme des années 1930. Rajoy se comporte comme un dictateur», a-t-il ajouté.

«L’extradition en Turquie contredit la législation internationale, qui exige le renvoi des réfugiés vers des pays où il n’y a pas de danger. La Turquie n’en fait pas partie», a indiqué à son tour Marina Albiol, députée au Parlement européen et membre de Gauche unie.

En s’exprimant sur l’accord, le Premier ministre espagnol l’a estimé «conforme au principe du respect des droits de l’Homme». D’après lui, l’UE a pris en considération la position de l’Espagne, demandant une approche personnalisée de chaque réfugié.

Face à une crise migratoire d’une ampleur inouïe, la Turquie et l’Union européenne ont conclu un accord afin de limiter l’immigration vers l’Europe au terme de discussions qui se sont tenues à Bruxelles le 18 mars. D'après le document, tous les migrants illégaux qui rejoignent la Grèce depuis la Turquie à partir 20 mars seront renvoyés chez eux.

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