Redur Xelil, soldat kurde syrien, a livré lors d’une interview accordée à RT ses impressions sur ce qui s’était vraiment passé le 8 mars étant donné que les versions se multiplient dans les médias. Les uns disent que les terroristes n’ont pas accès aux substances chimiques, les autres insinuent que c’est la Turquie qui les leur a fournies.
Malgré les spéculations qu’on voit dans la presse, Redur Xelil est sûr que «les missiles ont raté leur cible et qu’ils sont tombés dans un endroit où personne n’habite». «Pourtant, de la fumée jaune flottait dans l’air et il est devenu évident que des armes chimiques étaient utilisées», a-t-il raconté.
De plus, comme les missiles n’ont pas touché de quartiers résidentiels, les civils ne sont pas tombés malade immédiatement. Ce n’est que 5 jours après l’attaque que plus de 600 personnes ont déclaré être blessées.
«Les gens qui habitent aux alentours disent que l’odeur ressemblait à celle des oignions pourris, ce qui prouve que les missiles avaient été remplis d’une substance toxique», a-t-il poursuivi.
Le 12 mars, la photo d’une petite fille de trois ans qui est décédée à Tasa des suites d’une intoxication a bouleversé le Net.
C’est n’est pas la première fois les terroristes de Daesh sont accusés d’avoir utilisé les substances chimiques contre les civils. Fin février, le coordonnateur du renseignement américain James Clapper et le directeur de la CIA John Brennan avaient accusé ouvertement l'EI d'avoir utilisé des armes chimiques en Irak et en Syrie, et notamment du gaz moutarde.
Des sources proches de l'organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) ont aussi confirmé en février l'utilisation d'ypérite en août dernier dans des combats dans le Nord de l'Irak, sans dire toutefois que Daesh était bien l'auteur de l'attaque. Des sources proches de l'OIAC ont également confirmé l'utilisation d'ypérite le 21 août à Marea en Syrie, là encore sans désigner explicitement de coupable.
La semaine dernière le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a prévenu que l'utilisation des armes chimiques par les terroristes est désormais une réalité. «Nous n'avons aucun doute que le terrorisme chimique est passé aujourd'hui d'une menace abstraite à une dure réalité, qu'on peut et doit arrêter en intensifiant le travail au niveau international», a-t-il indiqué.