Dans un communiqué diffusé le 12 mars, le conseil présidentiel a appelé les institutions libyennes «à prendre contact immédiatement avec le gouvernement d’union afin de mettre en place les modalités de passation des pouvoirs de manière pacifique et organisée».
En outre, le conseil présidentiel a appelé la communauté internationale, les organisations internationales et régionales, en particulier l’ONU, la Ligue arabe, l'Organisation de la conférence islamique, l’Union africaine et l’Union européenne «à cesser toute relation avec les autorités exécutives ne découlant pas du gouvernement d’union».
La Libye est actuellement déchirée entre deux gouvernements
La Libye est actuellement déchirée entre deux gouvernements qui se disputent le pouvoir. L'un, basé à Tripoli la capitale n'est pas reconnu par la communauté internationale. L'autre, basé dans l'est du pays, est le seul reconnu à ce jour au plan international.
Le pays risque de se retrouver avec un troisième gouvernement dirigé par l'homme d'affaires libyen Fayez al-Sarraj qui se trouve au Maroc et dont les ministres pressentis sont éparpillés dans différentes régions du pays, voire même hors de la Libye. Les Nations unies avaient poussé à la création d'un gouvernement d'union nationale, accepté par certains membres des factions rivales mais rejeté par d'autres.
En vertu d'un accord signé en décembre au Maroc, le conseil présidentiel a été créé et a proposé une équipe pour former un gouvernement d'union dirigé par Fayez-al-Sarraj. Toujours selon cet accord, ce gouvernement d'union devait obtenir un vote de confiance de la part du Parlement reconnu par la communauté internationale basé à Tobrouk pour entrer en fonction.
Rejet d'un première mouture de gouvernement d'union nationale
Le 25 janvier, ce Parlement avait rejeté une première mouture de gouvernement d'union. En février, un nouveau vote de confiance n'avait pu recueillir le quorum nécessaire, bloquant, en théorie, l'entrée en fonction du gouvernement d'union. Pour justifier sa proclamation du 12 mars sur l'entrée en fonction du gouvernement d'union, le conseil présidentiel dit se baser sur le soutien d'une centaine de parlementaires du Parlement reconnu.
Ces derniers avaient affirmé avoir été «empêchés par la force» de voter et avoir «reçu des menaces». La proclamation du conseil présidentiel laisse de nombreuses zones d'ombre en l'absence d'un vote de confiance officiel.
Depuis la chute de son dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie au chaos, déchirée par des violences entre factions armées, une instabilité dont profite le groupe Etat islamique (EI) pour étendre son influence dans la région. Les Occidentaux, inquiets de l'implantation de l'EI à quelques centaines de kilomètres seulement de l'Europe, se disent prêts à contribuer au rétablissement de la sécurité en Libye à condition qu'un gouvernement d'union en fasse la demande.