D’après Reuters, le 10 mars la Russie a pris part aux négociations sur la fédéralisation de la Syrie qui maintiendrait l'unité du pays tout en garantissant une large autonomie à des entités régionales.
«Tout en insistant sur la préservation de l'intégrité territoriale de la Syrie, en la maintenant ainsi comme un seul pays, il y a naturellement toutes sortes de modèles différents de structure fédérale qui pourraient, dans certains cas, reposer sur un centre très, très faible et beaucoup d'autonomie pour différentes régions», a déclaré une source proche aux diplomates à Reuters sans donner plus de détails.
Pourtant, le Kremlin nie la responsabilité en précisant que telles négociations n’avaient jamais eu lieu. «C’est un non-sens absolu. Nous n’avons jamais exprimé telles idées car ce sont les Syriens eux même qui doivent en parler; ils doivent discuter et régler telles questions eux-mêmes», a déclaré le ministre adjoint des Affaires étrangères russe Mikhaïl Bogdanov.
Il a aussi ajouté que la Russie prétends qu’il est mieux de maintenir l’intégrité territoriale de la Syrie. Néanmoins, au sein des Etats Unis, les discussions sont parties au-delà de la fédéralisation.
La partition pourrait porter de bons fruits en séparant les parties au conflit
De l'avis de James Stavridis, l'ancien commandant suprême des forces alliées en Europe, la Syrie pourrait être divisée en une région alaouite, autour de Damas, dirigée par Bachar el-Assad ou son successeur, une région centrale avec un régime sunnite modéré et, enfin, une enclave kurde dans l'est.
«Malgré des conséquences négatives, la partition pourrait porter de bons fruits en séparant les parties au conflit. Pour la population dont 50% déjà déplacées, il n’y a pas de grandes choses à perdre», a-t-il écrit dans l’article pour un journal sur la politique étrangère.
«La partition pourrait donner un chance aux Syriens de quitter le camp ou échapper la route dangereuse vers l’Etat d’asile», a-t-il poursuivi.
Les idées de James Stavridis répètent celles de John Kerry qui avait déjà dit plusieurs fois que la Syrie pourrait être divisée si les parties au conflit commenceraient violer le cessez-le-feu. «Cela pourrait être trop tard de garder l’unité de la Syrie si on attend trop longtemps», a déclaré le secrétaire d’Etat américain au Sénat le 23 février.
Damas refuse de discuter présidence aux pourparlers à Genève
En ce qui concerne la côté syrienne, le ministre des Affaires étrangères Walid Moallem a rejeté la solution pacifique du conflit basé sur la fédéralisation. A la veille d’une nouvelle ronde de négociations lors desquelles on doit créer une nouvelle constitution et un nouveau gouvernement et préparer des élections parlementaires et présidentielles, Walid Moallem a déclaré que le gouvernement syrien ne parlerait pas du départ de Bachar el-Assad.
«Nous ne discuterons pas avec quiconque discutera de la présidence. Je leur conseille de ne pas venir aux discussions s'ils avaient ça en tête», a-t-il ajouté à l'adresse des opposants. «Ils doivent abandonner leurs illusions».
Walid Moualem a également déclaré que la délégation gouvernementale se rendrait dès dimanche à Genève et n'attendrait pas plus de 24 heures pour démarrer les discussions. Au-delà de ce délai, elle repartira à Damas si l'opposition ne se présente pas.
Ce que le gouvernement syrien entend par «transition politique», a-t-il précisé, est une période qui va de l'actuelle constitution à une nouvelle et du gouvernement actuel à un nouveau gouvernement avec participation de l'opposition.
L'opposition syrienne, principalement représentée par le Haut comité des négociations (HCN), veut que les discussions soient centrées sur l'établissement d'un organe gouvernemental de transition qui disposerait des pleins pouvoirs exécutifs. Elle rejette l'idée de se joindre à un gouvernement syrien élargi.
«Walid Moualem arrête les négociations à Genève avant leur commencement», a mis en évidence le membre de la HCN Monzer Makhous.