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Journalistes agressés en Tchétchénie : le Kremlin attend une réaction vigoureuse des autorités

Le mercredi 9 mars, des inconnus ont attaqué un minibus transportant des journalistes et des militants des droits de l’Homme. Alors que les autorités locales mènent l’enquête sur l’incident, Moscou a dénoncé cette attaque «absolument intolérable».

Vladimir Poutine a déjà reçu toutes les informations disponibles concernant l’incident, a fait savoir son porte-parole Dmitri Peskov. D’après lui, le président a chargé le ministère de l’Intérieur de tirer au clair les circonstances de l’attaque.

Le porte-parole a déclaré qu’il s’agit d’un incident «totalement intolérable», d’un «hooliganisme absolu».
Dmitri Peskov a indiqué que les autorités fédérales participeront à l’enquête, mais le Kremlin espère que les autorités locales pourront résoudre le problèmes d’elles-mêmes.

«Nous croyons que les forces de l’ordre de la république prendront les mesures les plus efficaces pour identifier les responsables de l’attaque afin de garantir la sécurité des militants des droits de l’Homme et des membres des médias», a déclaré Dmitri Peskov.

Le représentant plénipotentiaire du président russe dans le Caucase Nord Sergueï Melikov a personnellement pris la direction de l’enquête sur l’incident et coordonne le travail des forces de l’ordre. «Nous sommes en contact permanent avec le Conseil présidentiel de la société civile et des droits de l’Homme», a indiqué son adjoint.

A son tour, l’ombudsman (défenseur du citoyen) de Tchétchénie Nourdi Noukhadzhiev n’exclut pas qu’il s’agisse d’une provocation politique. «A mon avis, tout cela semble être une action aux implications politiques», a-t-il indiqué, en ajoutant que la frontière entre les deux républiques russes, la Tchétchénie et l'Ingouchie, a été choisie à propos. Pour lui, il est évident que les instigateurs de l’attaque voulaient «semer la division» entre les peuples.

L’attaque est survenue mercredi 9 mars près de la frontière administrative d'Ingouchie. Alors qu'il se rendait en bus à Grozny, capitale de la petite république russe du Caucase, le groupe composé de neuf personnes, a été surpris par une vingtaine d'assaillants.

Ces derniers ont barré la route à l'aide de plusieurs véhicules avant de dépouiller les occupants du véhicule, rapporte l'ONG Comité contre la torture, particulièrement active en Tchétchénie. Le bus a été par la suite brûlé et les victimes de cet assaut se sont retrouvées abandonnées au bord de la route.

Six personnes ont été blessées, dont des membres des forces de l'ordre. Deux des cinq journalistes présents dans le groupe ont été hospitalisés.