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Le renseignement britannique a eu accès aux données personnelles de 22 000 membres de Daesh

D’après la chaîne Sky News, les agents de renseignement du Royaume-Uni ont mis la main sur des documents personnels de djihadistes grâce à un ancien combattant de l'Etat islamique (EI) qui a déserté et leur a livré une clé USB avec ces informations.

Selon les médias, l’ex-membre de Daesh aurait volé au chef de la police interne de l’organisation une clé USB contenant au moins 1 736 fichiers importants avec les noms, adresses ou encore numéros de téléphone de recrues, et l’aurait remise aux agents du Royaume-Uni.

Toutes ces données, également consultées par Sky News, sont présentées sous forme de formulaires à 23 questions, remplis par des ressortissants de 55 pays ayant rejoint l’organisation terroriste. 

Certains de ces documents ont été publié par le site syrien d’opposition Zaman Al Wasl. Les documents ont été rédigés en arabe et sont estampillés de logos de Daesh. Selon les estimations du journal, environ 25% des nouveaux combattants seraient des Saoudiens. La deuxième place parmi les soldats étrangers est occupée par les Turcs, et la troisième par les Français. 

D’après les révélations de Sky News, certains formulaires contiendraient des informations sur des terroristes jusqu'à présent non identifiés. Plusieurs d’entre eux se trouvent pour le moment en Europe occidentale, aux Etats-Unis, au Canada, au Maghreb et au Moyen-Orient.

Ce n’est pas la première fuite de documents de Daesh constatée ces derniers temps. Les précédentes fuites avaient déjà trahi la tendance à la bureaucratie de Daesh. Mais si celle-ci est confirmée, elle constituerait la fuite la plus importante, du fait de son ampleur.

Sur son compte Twitter, l’ancien patron du contre-terrorisme au sein du renseignement extérieur britannique, Richard Barrett, a qualifié ces informations de «source inestimable pour les analystes».

Le directeur général du cabinet International Protect and Prepare Security Office, Chris Phillips, a même confié à l’AFP que cette fuite montrait «combien Daesh est vulnérable aux membres qui se retournent contre elle».

«Comprendre la manière dont ces gens ont voyagé et qui les a recrutés est essentiel pour réduire [le nombre] de futurs départs», a-t-il conclu.

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