L’homme, âgé de 38 ans, a comparu devant le tribunal le 2 mars. Il risque une peine maximale d’un an de prison pour un échange qu’il a eu avec un autre internaute en 2014 sur un site web.
«Si je dis que la collection de contes de fée juifs nommée la Bible est de la pure connerie, ça l’est. Du moins pour moi», a-t-il écrit, ajoutant ensuite : «Il n’y a pas de Dieu !»
Ces propos, mis en ligne par Viktor Krasnov, ont poussé un internaute, qui avait pris part à la discussion, à porter plainte au motif qu'il s'est senti offensé par ces propos en tant que croyant orthodoxe.
La loi fait la différence entre les échanges privés et publics
C’est en vertu d’une loi adoptée en 2013 que la plainte a été acceptée par la justice. Cette loi avait été votée par le parlement russe quelques mois après le procès des Pussy Riots, des jeunes femmes qui avaient investi la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou pour y entamer une «prière punk».
Deux membres du groupe avaient été condamnées à deux ans de prison pour hooliganisme, avant d’être finalement relâchées avant la fin de leur peine à l’occasion d’une amnistie prononcée par le président Vladimir Poutine. A l'époque, environ 56% des Russes estimaient que la peine infligée aux jeunes femmes était «appropriée», alors que 26% la jugeaient «excessive», rapporte un sondage cité par le journal français La Croix.
Après un débat dans la société russe, et partout dans le monde, entre ceux qui étaient favorables à la sanction et ceux qui la trouvaient trop sévère, la Douma avait voté, à une écrasante majorité, l’interdiction des «actes publics exprimant un irrespect à l’égard de la société dans le but d’offenser le sentiment religieux des croyants».
C'est donc cette loi qui permet à la justice de poursuivre Viktor Krasnov pour les propos qu'il a proféré sur internet, un espace public qui est accessible à tous.
Selon des données de 2009 publiées par Centre Levada, ONG russe de recherche et d'analyse sociales, environ 80% de la population russe déclare appartenir à l’Eglise orthodoxe russe.