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Ukraine : peu de progrès à l’issue de la réunion au format Normandie à Paris

Les chefs des diplomaties française, allemande, ukrainienne et russe ne sont pas parvenus à déterminer une date pour les élections dans le Donbass. Si Moscou soutient la proposition de Paris et de Berlin, Kiev demande un délai supplémentaire.

«La clé de la résolution du conflit en Ukraine se trouve dans le dialogue direct entre Kiev et le Donbass. Pour le moment, un tel dialogue n’existe pas à cause des réticences de Kiev. […] Il est très important d’adopter une loi quant au statut spécial du Donbass, pour que les gens votent et soient élus, pour qu’ils ne soient pas sous le coup d’une menace de poursuites pénales mais des citoyens libres. Dorénavant, il est important de garantir la réforme constitutionnelle. Les leaders s’étaient mis d’accord sur ce sujet en octobre 2015 à Paris, mais malheureusement aucun progrès n’a eu lieu depuis», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov aux journalistes à l’issue de cette rencontre à Paris, tard dans la soirée du 3 mars.

La même idée a été évoquée par le nouveau chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, qui a souligné «l'importance de l'adoption d'une loi électorale pour la tenue d'élections locales avant la fin du premier semestre 2016», ainsi que par son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier. «La réunion au format Normandie, jeudi [3 mars] à Paris, n'a pas permis de progrès en ce qui concerne le processus de règlement politique du conflit dans l'est de l'Ukraine», a conclu le ministre allemand. 

Lors d'un déplacement à Kiev les 22 et 23 février, les chefs de la diplomatie française et allemande avaient déjà exhorté les autorités ukrainiennes à poursuivre leurs réformes politiques, et notamment à adopter d'urgence une loi électorale permettant la tenue d'élections locales dans l'est du pays, mais rien n’a été fait. Depuis le début du confit en 2014, plus de 9 000 personnes ont péri.

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De son côté, Kiev affirme que sa requête quant à un délai supplémentaire pour organiser ces élections plus tard est due au manque de «sécurité globale». «Nous ne pouvons pas parler de ces élections sans disposer d’une sécurité globale dans la région», a précisé le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Pavlo Klimkin.

Lavrov et Klimkin l’un à côté de l’autre sur la photo officielle de la réunion – hasard ou canular ?

Au moment de la photo commune,Frank-Walter Steinmeier a proposé à son homologue ukrainien de se tenir près du chef de la diplomatie russe, ce qui ne lui a pas vraiment plu, même s’il a finalement obtempéré. Dans un sourire crispé, Pavlo Klimkin a néanmoins passé quelques secondes près de Sergueï Lavrov puis écrit sur Twitter : «Frank-Walter Steinmeier et le protocole français m’ont demandé de me tenir de manière symbolique entre Jean-Marc Ayrault et Sergueï Lavrov mais cela n’implique aucun progrès dans nos relations avec la Russie.»

Du côté russe, Sergueï Lavrov a répondu sobremement «il le fallait».