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Les afro-américains, «des super-prédateurs» : Hillary Clinton a-t-elle sincèrement changé d’avis ?

Il est indiscutable qu’Hillary Clinton doit beaucoup aux afro-américains pour son succès dans les primaires, mais ses remarques passées à leur égard commencent à apparaître. Pour le communiste Carl Dix, son avis n’a jamais vraiment changé.

Une large partie des déclarations de la campagne de la démocrate est dédiée aux droits des minorités. Cependant, ses propres commentaires faits dans le passé reviennent la hanter. En particulier une déclaration datant des années 90, quand elle a qualifié les enfants noirs de «super-prédateurs».

«Ils ne sont plus seulement des gangs d’enfants. Ils sont souvent le genre d’enfants que l’on appelle “super-prédateurs”. Pas de conscience, pas d’empathie. Nous pouvons discuter sur la manière dont ils en sont arrivés là, mais nous devons avant tout les ramener l’ordre», avait-t-elle indiqué à l’époque.

La semaine dernière, cette citation l’a prise au dépourvu lors d’une réunion privée avec ses partisans et donateurs à Charleston, en Caroline du Sud. Une jeune militante avec une affiche où on pouvait lire sa déclaration vieille de 20 ans «nous devons les ramener à l’ordre», a interrompu le discours de Clinton.

En réponse, la candidate à la Maison Blanche a déclaré qu’elle ne s’exprimerait jamais plus de cette façon.

Les réseaux sociaux ne se sont pas contentés de cette réponse, plusieurs personnes ayant réagi avec colère à son communiqué. Les utilisateurs de Twitter ont même créé le hashtag «SuperPredator», en mettant en doute la sincérité de la démocrate.

«Hillary utilise intentionnellement un language déshumanisant comme #SuperPredator #lesrameneràl’ordre. Cela veut dire que les #afroaméricains ne sont pas égaux», lit-on sur un des tweets.

L’incident suivant implique une jeune fille qui s’est plainte sur sa page Facebook du fait qu’elle et son ami avaient été renvoyés du rassemblement de Clinton après avoir écrit «Black lives matter» (les vies noires comptent) de l’autre côté de l’affiche qu’on lui a donné.

Dépendance du discours de Clinton de l’époque

L'afro-américain Carl Dix, cofondateur et porte-parole du Parti communiste américain, a estimé dans une interview à RT que la démocrate Hillary Clinton changeait continuellement de discours pour s’adapter à son époque.

«Je ne crois pas que ses points de vue ont changé. Ce qui a changé, ce sont les besoins du système», a-t-il fait savoir, ajoutant qu’aujourd’hui aucun homme politique ne sera considéré comme un candidat sérieux au poste de président s’il défend un système contredisant les intérêts de la jeunesse afro ou latino-américaines.

D’après Carl Dix , tout ce que la candidate démocrate fait, c’est de mettre un visage différent et dire : «Je m’inquiète du sort des noirs, etc…», ce qui prouve qu’elle ne fait que jouer un nouveau rôle en accord avec le système.