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Tournant : six choses à savoir concernant le «super mardi» américain

Républicains et démocrates afflueront vers les centres de vote le 1er mars dans le cadre des primaires de 12 Etats. Les résultats indiqueront qui est le mieux placé pour obtenir l’investiture de chacun des partis pour la présidentielle.

Le «super mardi», c’est quoi ?

Traditionnellement, le super mardi marque le jour où le plus grand nombre d'Etats votent simultanément dans le cadre de primaires ou de caucus pour départager les candidats des deux principaux partis politiques américains à l’approche de l’élection présidentielle. Ce jour est considéré comme le premier test de popularité des candidats au plan national.

Cette année le 1er mars, 11 Etats organisent des primaires ou caucus pour les deux partis à savoir, l’Alabama, l’Arkansas, la Géorgie, le Massachusetts, le Minnesota, l’Oklahoma, le Tennessee, le Texas, le Vermont, la Virginie et le Colorado. L’Alaska et le Wyoming ne voteront que pour déterminer les délégués républicains alors que les îles Samoa américaines choisiront les délégués démocrates.

Quels sont les enjeux ?

Pour les démocrates, ce vote constitue un test crucial pour la campagne du sénateur du Vermont, Bernie Sanders, après sa cuisante défaite en Caroline du Sud le 27 février au profit de sa rivale, Hilary Clinton. Lors de ce super mardi, les démocrates choisiront 865 délégués, sachant qu’il faut en avoir plus de 2 383 pour obtenir l’investiture à l’élection présidentielle.

Légèrement distancé par Hilary Clinton en ce qui concerne les délégués, le retard qu’accuse Bernie Sanders en termes de super délégués est bien plus important, 85 contre 544 pour Hillary Clinton, estime l’agence AP. Or, les super délégués ne sont pas élus ou sélectionnés dans les primaires et les caucus qui se tiennent dans chaque Etat. Ils sont nommés automatiquement du fait de leur statut d’actuel ou d’ancien élu démocrate, d’officiel du parti.

Du côté Républicain, le super mardi déterminera 595 délégués, soit près de la moitié des 1 237 délégués nécessaires pour obtenir l’investiture. L’Etat le plus important est celui du Texas avec ses 155 délégués, suivi de la Géorgie (76) et le Tennessee (58).

Il faut encore savoir que pour les primaires qui se tiennent avant le 15 mars, ni le Pari démocrate ni le parti républicain n’autorisent l’application du principe qui veut que le gagnant recueille le soutien de tous les délégués. Cela signifie que même un défaite permet de glâner quelques délégués ici ou là.

Avec 82 délégués, Donald Trump est en tête dans le camp républicain. Ses poursuivants, le sénateur de Floride, Marco Rubio, et celui du Texas, Ted Cruz, espèrent tous deux se présenter comme le candidat soutenu par l’establishment pour contrer Donald Trump, en dopant leur nombre de délégués, respectivement 16 et 17.

Que prédisent les sondages ?

Le sondage le plus récent de CNN/ORC montre que chez les démocrates Hillary Clinton est en tête avec 55% des intentions de vote suivie par Sanders, 38%. Le sénateur du Vermont est favori dans son Etat de résidence et bénéficie d’une progression surprise en Oklahoma. Cependant, Hilary Clinton reste la favorite partout ailleurs.

Quant aux Républicains, Donald Trump dispose d’une avance très confortable au plan national. Ainsi le sondage de CNN/ORC lui donne 49% des intentions de vote, contre 16% à Rubio et 15% à Cruz. Dans le même temps, l’agrégation des résultats de plusieurs sondages réalisée par RealClearPolitics, donne 35,6% des intentions de vote au milliardaire, devant Cruz à 19,8% et Rubio à 17,4%. Les scores des deux autres candidats républicains toujours dans la course, le gouverneur de l’Ohio John Kasich et l'ancien neurochirurgien Ben Carson, ne dépassent pas 10%.

Peut-on se fier aux expériences passées ?

Il est difficile d’essayer de prédire les résultats de cette année sur la base des précédentes primaires. Compte tenu de la candidature de Barack Obama à sa propre succession en 2012, il n’y a pas eu de primaires démocrates.

En 2008, le super mardi, avait hérité des superlatifs «giga»   ou «mega» et même «tsunami» car 24 Etats y participaient. Hillary Clinton a remporté 834 délégués dans 12 Etats alors qu’Obama en avait recueilli 874 dans 11 Etats. Même si Hillary Clinton disposait de plus de délégués populaires, plusieurs de «ses» super délégués lui ont en fin de compte préféré Barack Obama, lui faisant ainsi perdre l’investiture.

Quand connaîtra-t-on les résultats ?

Les votes se termineront vers 19h00 (locales), à l’exception de l’Arkansas où les bureaux de vote fermeront vers 19h30. Quant aux premiers résultats, ils seront disponibles une heure plus tard, à l’exception de l’Alaska et des Samoa américaines.

Pour la suite…

Les gagnants et les survivants du super mardi se concentreront sur le 15 mars et la mise en application du principe qui permettra au gagnant d’obtenir le soutien de tous les délégués de l’Etat. La bataille se jouera alors dans cinq Etats importants : la Floride, l’Illinois, le Missouri, la Caroline du Nord et l’Ohio. A la clef, 691 délégués démocrates et 367 délégués républicains.