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Le Pentagone anticiperait-il une guerre informatique ?

La Défense américaine prévoit d’augmenter de plus de 15% son budget consacré à la guerre informatique en 2017. Les fonds seront destinés à mieux protéger les réseaux mais aussi à passer à l'offensive.

Et si le prochain conflit majeur était une cyber-guerre ? Visiblement, les autorités américaines n’écartent pas l’hypothèse. Jeudi, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a annoncé que le Pentagone allait toucher une belle enveloppe. Son budget dédié à la guerre informatique va connaître une envolée l’année prochaine : +15,5% pour être précis. Cela ne représentera qu’un peu plus d’1% du financement total de la Défense, mais quand on sait que ce dernier culmine à 582,7 milliards de dollars, le chiffre prend une toute autre ampleur. L’augmentation est tout de même de 900 millions de dollars et le nouveau trésor pour la cyber-guerre de 6,7 milliards.

Développement de cyber-armes

Cette décision serait motivée par l’activité de Daesh sur le net et des vols de données de plus en plus fréquents. Ashton Carter a joué la carte de la menace devant la commission budgétaire du Congrès. Pour lui, la guerre informatique est de plus en plus «sophistiquée» et «sévère».

Question pratique, il explique que la somme sera utilisée pour mieux défendre les réseaux informatiques américains, militaires et civils. Mais sa stratégie n’est pas uniquement défensive. Ashton Carter souhaite disposer «d'options militaires» pour répondre à des piratages massifs. Des cyber-armes qui viendraient garnir l’arsenal militaire classique. 

Un rapport en appui

Si le gouvernement fédéral a décidé de sortir le chéquier, James Clapper a sûrement joué un rôle dans la décision. Le coordonnateur national du renseignement a souligné l’importance du risque d'attaques informatiques dans son dernier rapport sur les menaces visant l’Oncle Sam.

La multiplication d'objets interconnectés «mis sur le marché avec des exigences de sécurité minimales et la complexité sans cesse croissante des réseaux pourraient mener à des vulnérabilités croissantes dans les infrastructures civiles et les systèmes du gouvernement américain», a-t-il averti.

James Clapper semble notamment inquiet pour Wall Street. Selon lui, les cyber-criminels représentent la menace la plus «étendue» contre le système financier américain.