La résolution appelle à un large embargo sur l’armement, jusqu’à ce que «les violations du droit international commises au Yémen» ne fassent l’objet d’enquêtes.
Suite à l’adoption de la résolution, Alyn Smith, le porte-parole des Affaires étrangères du groupe des Verts a déclaré : «L’appel du parlement européen pour la mise en place d’un embargo sur les armes concernant l’Arabie Saoudite est sans précédent et reflète la frustration grandissante concernant la guerre menée au Yémen par l’armée de l’air saoudienne. L’Arabie Saoudite est un des plus gros clients d’armes du Royaume-Uni et de la France, et il y a des preuves selon lesquelles ces armes ont été utilisées lors de graves violations du droit international au Yémen, où des milliers de civils ont été tués depuis le début de la guerre en mars 2015.»
Il a ajouté qu’il y avait «des bases solides pour penser que des armes fabriquées par l’Union européenne ont été exportées en Arabie Saoudite» et a appelé la représentante de la politique étrangère de l’UE Federica Mogherini a étudier les moyens d’application de cet embargo.
L’Arabie Saoudite a pourtant opéré un lobbying intensif auprès des parlementaires européens afin d’éviter le vote de cette résolution. L’ambassadeur saoudien à Bruxelles, Abdulrahman al-Ahmed, a envoyé une lettre aux députés dimanche 21 février afin de leur demander de ne pas voter l’amendement et de défendre l’intervention militaire de son pays au Yémen.
Dans ce document, que le Guardian a pu consulter, l’ambassadeur impute la faute de l’intervention à l’Iran, invoquant le fait qu’une grande partie des actions saoudiennes dans le pays aurait consisté à apporter de l’aide humanitaire.
Un panel de l’ONU chargé d’enquêter sur les bombardements au Yémen a rapporté au Conseil de sécurité le mois dernier qu’il avait découvert «des attaques systématiques et répandues contre cibles civiles par l’Arabie Saoudite»