Le monde diplomatique est en ébullition. Alors que la Russie et les Etats-Unie ont trouvé un accord pour la mise en place d'un cessez-le-feu en Syrie, les chancelleries commentent une à une la décision.
Du côté de Moscou, le président Vladimir Poutine parle «d'une vraie chance de mettre fin à des années de sang et de violence». Il assure que le Kremlin fera «le nécessaire avec Damas, avec les autorités légitimes syriennes». Il souligne que la Russie compte sur les Etats-Unis «pour faire la même chose avec ses alliés et les groupes qu'elle soutient».
Le porte-parole du département d’Etat américain Mark Toner continue, lui, à mettre l’accent sur le fait que les conditions de la trêve concernent tous les belligérants, y compris Ankara. «Nous avons était très clairs quant à notre souhait de voir la Turquie arrêter ses bombardements», a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse.
Le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus a à son tour salué l’accord de cessez-le-feu en Syrie, mais a noté que son pays avait le droit de protéger ses frontières de toute menace. Il a exprimé son espoir de voir cette trêve être plus couronée de succès que la précédente.
Quant au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, il a aussi appelé toutes les parties à se conformer au cessez-le-feu, le qualifiant de «signal d’espoir tant attendu».
A Londres, on fait également dans le conditionnel : «S'il est mis en oeuvre pleinement et loyalement, cet accord constituera une étape importante pour faire baisser le terrible niveau de violence et contribuer à œuvrer pour un règlement politique» du conflit, a déclaré dans un communiqué le ministre des Affaires étrangères britannique, Philip Hammond.
En France, le tout nouveau locataire du Quai d'Orsay, Jean-Marc Ayrault, se dit «très vigilent» quant à la mise en oeuvre de la trêve.
Paolo Gentiloni, le ministre des Affaires étrangères italien, a salué la décision. Il souligne que son pays «prend sa part aux négociations» et que «tout le monde doit collaborer».
Le ministre des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier s’est également montré optimiste quant à l’accord, indiquant que la cessation des hostilités est «à portée de main, plus que jamais auparavant.» Il a ajouté que cela constituerait «une victoire dont on a grand besoin et un véritable rayon d’espoir pour le peuple syrien quand persévérance, ténacité et négociation paieront enfin.»
A noter que quelques heures après l'annonce du plan russo-américain de cessez-le-feu, le président syrien Bachar el-Assad a a ordonné la tenue d'élections législatives le 13 avril. Cette annonce a été faite dans un décret du président syrien, fixant le nombre de sièges alloués à chacune des provinces du pays.