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La Serbie, en se rapprochant de l'OTAN, semble souffrir du syndrome de Stockholm, a estimé Zakharova

Les promesses de sécurité en contrepartie de l'adhésion de la Serbie à l'OTAN sont humiliantes pour le pays, dont deux diplomates ont péri dans des frappes américaines en Libye, a estimé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

Dans son interview pour la chaîne russe Rossiya 1, Maria Zakharova a évoqué la duplicité de Washington, qui ne cesse d'accuser la Russie de mener des attaques contre des cibles civiles en Syrie, tout en ne présentant aucune preuve. Et dans le même temps, a-t-elle poursuivi, la Maison Blanche ferme les yeux sur les victimes civiles de ses frappes non autorisées en Libye.

Elle s'est interrogé comment les Etats-Unis peuvent garantir la sécurité à la Serbie en cas d’adhésion à l'OTAN, si deux diplomates serbes, enlevés par Daesh, sont morts dans une attaque américaine.

La porte-parole a souligné que Washington a mené ces frappes après avoir obtenu des informations concernant les otages serbes. «Le plus tragique c'est que ces informations ont été transmises au FBI et à la CIA. C'est ce qu’assurent le autorités serbes», a-t-elle précisé, en ajoutant que les Etats-Unis déclarent pour leur part ne pas avoir été informés.

«C'est une imposition du syndrome de Stockholm [à la Serbie], quand ils forcent leurs victimes à les aimer et admettre publiquement qu'ils veulent les rejoindre», a déclaré la porte-parole du ministère.

Le samedi 20 février, une vague de manifestations a envahi la Serbie après l'annonce de la signature par le président du pays d’une loi accordant l’immunité diplomatique aux représentants de l'OTAN, les autorisant à circuler librement sur le territoire serbe.

Deux fonctionnaires de l'ambassade de Serbie en Libye, qui avaient été enlevés en novembre dernier, ont péri le 19 février, lors d’un raid américain contre une maison où étaient présument réunis des membres de Daesh.

Selon le Pentagone, la frappe avait pour cible Noureddine Chouchane, Tunisien soupçonné d’être le cerveau de l’attaque contre le musée du Bardo à Tunis en mars 2015. Les Etats-Unis affirment que le bombardement s’est révélé être un succès et quand bien même celui-ci a été effectué sans base légale.