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Des violences de castes font dix morts dans le nord de l'Inde (VIDEO)

Dix personnes ont été tuées lors d'émeutes liées au système de castes dans le Nord de l'Inde, donnant lieu à des scènes de pillage et de multiples incendies criminels alors que l'armée a été déployée avec l'ordre de tirer à vue.

La crise, qui couvait depuis plusieurs jours, a dégénéré en violences en fin de semaine et menaçait dimanche l'approvisionnement en eau de New Delhi, voisine de l'Etat de Haryana. Des milliers de soldats ont été dépêchés samedi dans cet Etat, avec l'ordre de tirer à vue, au lendemain de violences qui ont vu des émeutiers incendier des maisons ou des gares et bloquer des autoroutes.

Les membres de la caste influente des Jat sont aux avant-postes du mouvement. Ils exigent des quotas pour des emplois dans la fonction publique ainsi que des places dans les universités pour leurs enfants. Dans un effort pour améliorer le quotidien des victimes des plus graves discriminations en cours dans le pays, l'Inde mène une politique de discrimination positive qui prévoit des quotas pour les basses castes.

«Nous ne contrôlons pas la situation»

Mais cette politique déplaît aux autres communautés qui s'estiment lésées. Les Jat affirment en particulier avoir du mal à s'en sortir en dépit de la croissance économique forte que connaît le pays. Malgré le renforcement des mesures de sécurité, les émeutiers sont à nouveau descendus dans la rue dans la nuit de samedi à dimanche. Ils ont mis le feu à des commerces de Rohtak, localité à l'épicentre des violences, a déclaré un porte-parole de la police locale.

«Il y a eu des affrontements durant la nuit. Plus de dix bâtiments ont été incendiés, des commerces et des distributeurs de billets ont été pillés en deux endroits», a-t-il précisé. La situation est également difficile dans la ville proche de Jhajjar.

«Nous ne contrôlons pas la situation, qui est très tendue, avec des milliers de manifestants qui encerclent le principal quartier administratif», a déclaré Rajiv Kumar, chef de la police. La crise a également des répercussions dans la capitale New Delhi, dont le ravitaillement en eau est perturbé. Des groupes de manifestants ont provoqué la fermeture des vannes d'un canal de Haryana qui alimente les centrales de traitement des eaux de la capitale indienne. Des négociations étaient prévues dimanche soir à New Delhi entre représentants des Jat et le ministre indien de l'Intérieur Rajnath Singh pour tenter de désamorcer la situation.

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